Un lock-out historique à la gare Saint-Lazare

La gare parisienne de Saint-Lazare évacuée hier dès 10 heures puis totalement fermée au public ? Aucune alerte à la bombe, que les usagers se rassurent. Mais la retombée d'une grève inédite de l'ensemble des agents de conduite du site (soit 750 conducteurs, selon la SNCF), suite à l'agression lundi soir de l'un des leurs, lors d'un arrêt dans une gare des Yvelines, en Ile-de-France. « Hier matin, les conducteurs ont spontanément « déposé le sac » et la SNCF a dû décider de fermer la gare pour des raisons de sécurité, face à l'affluence des voyageurs habituels, sachant que les trains continuaient d'arriver sur le site sans pouvoir en partir », expliquait hier Philippe Routier, porte-parole de cette gare où transitent chaque jour plus de 450.000 voyageurs. Un plan de transport de substitution, en lien avec la RATP et les autres gares parisiennes, a été mis progressivement en place dans l'après-midi pour permettre l'acheminement des voyageurs dans le Nord, l'Ouest et le Sud-Ouest, destinations habituelles au départ de Saint-Lazare. Un scénario kafkaïen et « du jamais-vu, de mémoire d'homme, à la SNCF », soufflait hier un porte-parole de la SNCF. Ce n'est qu'en fin de journée que l'opérateur ferroviaire a pu annoncer une reprise du trafic « quasiment normal » pour aujourd'hui, à l'issue d'une négociation marathon conduite avec les syndicats de Saint-Lazare. Ces derniers, au final, ont obtenu la création en 2009 d'une trentaine de postes de conducteurs et d'agents de surveillance, selon la SNCF, les syndicats en annonçant davantage.Pour la compagnie nationale, les retombées s'annoncent autrement importantes. Le bilan financier devrait être lourd, bien au-delà des 5 millions de dédommagements annoncés pour les usagers les plus touchés. Pour certains observateurs, la grève d'hier s'inscrit dans la droite ligne des mouvements de grèves perlées qui handicapent le trafic au départ de la gare de Saint-Lazare depuis mi-décembre. « Cela fait des semaines que nous demandons des moyens supplémentaires, dans le cadre de la hausse continue de nos charges de travail à Saint-Lazare, encore accentuées par le passage au cadencement de certaines lignes dès mi-décembre », note Willy Wesnoker (Sud-Rail).trop nombreux incidentsMais c'est surtout l'image de la SNCF qui se retrouve mise à mal. Suite à l'incident, Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France et président du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif), a exigé de la RATP et de la SNCF « le maximum, pour revenir à la normale ». Ce dernier a souligné que « ces entreprises sont engagées sur des contrats de qualité avec les collectivités locales » et « sont tenues à une performance tant en termes de régularité que de qualité de service », en annonçant qu'il s'exprimera « plus largement » sur le sujet lors d'une conférence de presse la semaine prochaine. Le 9 janvier, autre grande première, la région Basse-Normandie a décidé de suspendre ses paiements à la SNCF prévus dans le cadre d'une convention sur le TER, pour protester contre « de trop nombreux incidents survenus ces derniers mois sur les lignes bas-normandes et de façon répétée ces derniers jours ». En outre, également en grève depuis le 9 décembre, les agents de conduite des TER à Nice ont reconduit leur mouvement, hier soir, pour une durée de 24 heures. Eux aussi exigent du personnel supplémentaire, alors qu'une mission de conciliation a récemment été mise en place par la préfecture. Résultat : seul un train sur deux circule sur l'axe Les Arcs-Vintimille et quatre trains sur cinq sur l'axe Nice-Breil. nla SNCF a dû décider de fermer la gare pour des raisons de sécurité, face à l'affluence des voyageurs habituels.
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