Satyam ternit l'image de la Bourse de Bombay

Il faudra sans doute un peu de temps avant que le voile de suspicion qui a été jeté sur la Bourse de Bombay, après le « scandale Satyam », ne se dissipe réellement. Quelques mois au moins avant que les enquêtes et surtout les nouvelles mesures de la Sebi (Securities ans Exchange Board of India), le gendarme boursier local, ne soient suivies d'effet concret. À titre d'exemple, le processus de double audit, qui devrait être désormais obligatoire pour toutes les sociétés cotées à la fois sur le Sensex et le Nifty, ne devrait entrer en vigueur qu'à partir de la publication des résultats du dernier trimestre. Ces délais peuvent sembler courts a priori. Mais ils ne le sont pas tant que cela, étant donné le discrédit que risque de faire courir cette escroquerie de 1?milliard de dollars à l'ensemble des sociétés indiennes. Depuis sa révélation, le 7 janvier, cette affaire qualifiée de « Enron indien » a semé le doute dans toutes les têtes. L'indice Sensex, qui avait connu son plus bel envol de début d'année, est depuis cette date vite revenu sur terre. Aujourd'hui, il ne joue que le rôle de lanterne rouge, comme en témoigne son retard de 5,97 % depuis le 1er janvier, comme celui du Nifty qui, lui, perd 7,24 %. L'action Satyam, elle, ne vaut plus que 31 roupies contre 179 la veille du scandale. tableau noir« Il faut comprendre les investisseurs?: les nouvelles macroéconomiques sont mauvaises, alors pourquoi prendraient-ils un risque supplémentaire en venant sur un marché exposé à ce genre de fraude?? », commente un gérant. Dans ce tableau assez noir, certaines sociétés continuent malgré tout d'avoir meilleure presse que d'autres. Parmi elles, Infosys, une des quatre plus grandes SSII locales. Au-delà de ses résultats publiés hier et qui se sont révélés meilleurs que prévu, la société a fait preuve au cours des derniers jours d'une relative résistance. Depuis le 7 janvier, elle affichait hier un gain de 3,4 % et une légère surperformance par rapport au marché. « Nous observons, en dépit de l'affaire Satwyam, une certaine discrimination de la part des investisseurs », constate Ludovic Vauthier, gérant à la Compagnie Financière Rothschild. « Ceci démontre bien que les problèmes de gouvernement d'entreprises ne sont pas perçus de la même façon d'une société à l'autre. » À titre d'exemple, poursuit le gérant, Reliance Communications ? dont les comptes doivent être audités par le ministère des Télécoms ? s'est enfoncée de 39 %, depuis le 7 janvier, contre 11 % seulement pour sa concurrente Bharti Airtel. Marjorie Bertouille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.