Dérapages des finances publiques dans la zone euro

En Allemagne, les deux plans conjoncturels de 32 et 50 milliards d'euros mis en ?uvre sur 2009 et 2010 ont mis fin aux velléités de discipline budgétaire de la grande coalition. L'objectif, maintenu jusqu'en octobre dernier, de ne plus s'endetter sur l'année 2011, semble désormais bien loin? L'État fédéral pourrait en effet contracter, au lieu des 18 milliards d'euros prévus, un endettement net supplémentaire cette année de 50 milliards d'euros, certains disent même 60 milliards, ce qui constituerait un nouveau record. Selon l'agence de notation Standard and Poor's, l'endettement allemand pourrait ainsi grimper de 65 % à 73 % du PIB d'ici à 2013 (la limite fixée par Maastricht est de 60 %). En Espagne, le déficit des comptes courants enregistré par Madrid est l'un des plus lourds du continent, puisqu'il avoisine 11 % du PIB. Mais dans la capitale espagnole, on rappelle que le pays, l'un des rares de l'UE à dégager encore un solide excédent des comptes publics avant la crise (2,2 % du PIB en 2007), peut arguer d'une dette qui, elle, ne dépasse pas 40 % du PIB, soit quelque 20 points de moins que la moyenne de l'UE. Quant au risque de voir se creuser brusquement la brèche des comptes publics ? la prévision de Standard and Poor's d'un déficit équivalant à 6 % du PIB en 2009 suscite un franc scepticisme à Madrid ?, il n'est guère spécifique à l'Espagne, tous les pays de la zone étant apparemment décidés à mettre Maastricht entre parenthèses le temps d'un ? ou de plusieurs ? plan de relance.situation délicateEffectivement, le déficit public de la zone euro devrait dépasser cette année la barre des 3 % du PIB selon les prévisions de Merrill Lynch. « Du fait de la chute des rentrées fiscales et du coût des dépenses publiques, l'amplitude des dérapages des comptes publics est supérieure aux anticipations officielles faites il y a encore seulement six ou huit semaines », constate Guillaume Menuet, senior économiste en charge de l'Europe chez Merrill Lynch à Londres. Selon cet expert, les pays de la zone euro « vont se retrouver, en matière de finances publiques, dans une situation délicate jusqu'en 2011-2012 ». En Allemagne, alors qu'en 2007 et lors des neuf premiers mois de 2008 le budget de l'État (Fédération, collectivités locales et assurances sociales) était en excédent, il devrait dès cette année dépasser la limite fixée par le Pacte de stabilité. S&P table sur un déficit de 3 % du PIB en 2009 et 2010, mais les calculs du groupe CDU du Bundestag envisagent plutôt 3,5 % du PIB en 2009 et 4,5 % en 2010. Là encore, il s'agirait d'un record. Si le débat budgétaire est vif actuellement à Berlin et Madrid, les deux pays, qui présentaient des finances publiques saines avant la crise, ne devraient pourtant pas être les plus touchés. « À l'inverse de la France et de l'Italie, dont les niveaux de dettes sont bien supérieurs, et qui seront donc plus pénalisées », pronostique l'économiste de Merryl Lynch. n la prévision de Standard and Poor's d'un déficit équivalant à 6 % du PIB en 2009 suscite un franc scepticisme à Madrid.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.