Assurance chômage : négociation sous contrainte

C'est une négociation très encadrée par le gouvernement qui s'ouvre demain. Syndicats et patronat doivent en effet renouveler la convention d'assurance chômage qui expire le 1er janvier 2009, convention qui fixe les droits (durée et montant des indemnités) et devoirs des demandeurs d'emploi. Les marges de manoeuvre sont assez réduites, le gouvernement ayant déjà légiféré en juillet sur les " droits et devoirs des demandeurs d'emploi " (le décret va être publié dans les prochains jours) qui obligent les demandeurs d'emploi à conclure un " projet personnalisé d'accès à l'emploi " et à accepter " une offre raisonnable d'emploi ", sous peine de sanctions. Cette loi met également progressivement fin (jusqu'en 2012) à la " dispense de recherche d'emploi " dont bénéficient les chômeurs à partir de 57 ans et demi. Par ailleurs, dans un courrier adressé aux partenaires sociaux fin juillet, le Premier ministre les a informés d'un relèvement progressif des cotisations à l'assurance vieillesse de 0,3 % en 2009, 0,4 % en 2010 et 0,3 % en 2011, leur enjoignant de " diminuer en parallèle les cotisations chômage ".PREVISIONS PESSIMISTESLes partenaires sociaux gestionnaires de l'Unedic, qui estiment qu'on leur met " le couteau sous la gorge ", n'ont guère apprécié. D'autant qu'aujourd'hui la dégradation du marché du travail les invite à la prudence. Certes, les dernières prévisions financières de l'Unedic tablaient sur un excédent de près de 4,7 milliards d'euros fin 2008 (sans oublier le déficit cumulé du régime qui s'élève à 4,9 milliards d'euros), mais c'était avant la crise. Et les nouvelles prévisions du régime qui seront dévoilées ce matin devraient s'avérer plus pessimistes.Les partenaires sociaux pourraient décider, de manière temporaire et avec une clause de revoyure, de diminuer le taux des cotisations chômage, actuellement de 6,4 % (4 % pour les employeurs et 2,4 % pour les salariés). Il leur revient également de fixer les critères d'indemnisation ainsi que son montant et sa durée. Dans le contexte actuel et alors que l'Unedic doit mettre au pot du nouvel opérateur, né de la fusion ANPE-Assedic, 10 % des rentrées de cotisations, soit environ 2,8 milliards d'euros, les marges de manoeuvre seront très étroites.
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