Barclays et Abbey évitent de faire appel au gouvernement

John Varley cachait difficilement sa satisfaction hier. Le directeur général de Barclays a réussi à éviter de quémander l'aide de Downing Street. À la place, la banque britannique lance une augmentation de capital privée, à hauteur de 6,5 milliards de livres (8,2 milliards d'euros). Barclays ne dévoile pas qui seront les investisseurs privés prêts à injecter de l'argent, mais se dit confiante dans le succès à lever la somme nécessaire.La banque semble réussir à tirer son épingle du jeu dans cette crise. Elle a acheté l'essentiel de Lehman Brothers aux Etats-Unis le mois dernier et évite pour l'instant tout diktat de Downing Street. " Les autres banques [où le gouvernement investit, Ndlr] vont être limitées dans leurs actions ", se vante John Varley. Concrètement, cela signifie que Barclays peut prêter plus facilement que ses concurrents : " Nous avons pris des parts de marché à nos compétiteurs dans les prêts immobiliers au premier semestre. C'est ce qui arrive quand vos concurrents sont humiliés. " Entre les lignes, John Varley s'agace de devoir payer pour les erreurs des autres. " Nous sommes bien capitalisés ", affirme-t-il, mais la volonté de Downing Street d'imposer un ratio de capital " core Tier 1 " de 9 % l'oblige à faire appel une nouvelle fois à ses actionnaires. Il précise qu'il a l'intention de faire descendre progressivement le ratio par la suite.Abbey, la cinquième banque britannique, a également évité de faire appel au gouvernement. Hier, sa maison mère, l'espagnol Santander, a annoncé une injection d'un milliard de livres (1,2 milliard d'euros) pour augmenter son ratio de capital. La banque, qui vient de compléter l'achat d'Alliance & Leicester, et qui a acheté les dépôts et les agences de Bradford & Bingley, confirme ainsi les gains qu'elle tire de la crise.Santander veut se développer aux Etats-UnisSantander a confirmé hier être en discussions pour racheter la banque américaine Sovereign Bancorp, tout en précisant qu'aucun accord n'avait été conclu. Selon une source proche du dossier, Santander, qui détient déjà 24,9 % de la banque américaine, devrait débourser 3,81 dollars par action (le prix de clôture de Sovereign vendredi, valorisant le groupe à 2,53 milliards de dollars).
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