La revanche de Gordon Brown

Gordon Brown a retrouvé le sourire. Alors que la crise financière bat son plein, le Premier ministre britannique affiche une bonne humeur à toute épreuve. L'Écossais ténébreux a apparemment trouvé dans la tempête financière l'espoir d'un rebond inespéré. En retard de 20 points dans les sondagesil y a un mois, il grignoteprogressivement son handicap (même s'il reste encore une douzaine de points derrière les conservateurs).Alors que tous les regards étaient fixés sur David Cameron, le charismatique mais inexpérimenté leader des Tories, c'est maintenant Gordon Brown qui s'impose. " Ce ne sont pas des temps pour des novices ", s'était-il écrié, un brin vantard, le 23 septembre, lors de la conférence du Labour à Manchester, alors qu'il s'efforçait de convaincre qu'il était l'homme de la situation face à la crise économique.Depuis, les conservateurs sont devenus quasiment inaudibles, même si c'est en partie un calcul : ils ont décidé de ne pas s'opposer à Downing Street, jugeant qu'une bataille politicienne en ces temps durs serait mal perçue. Le leader britannique tient aussi sa revanche au niveau européen. Lui, l'eurosceptique, qui s'oppose à l'euro en Grande-Bretagne, est celui qui a le plus poussé à un plan d'action coordonnée à travers le continent. Il n'avait pas caché sa fureur, il y a dix jours, quand Angela Merkel avait annoncé une garantie unilatérale des dépôts bancaires au lendemain d'un G4 à l'Élysée où chaque leader promettait la solidarité. Depuis, le Premier ministre britannique a su imposer son plan de secours des banques.UNE OPPORTUNITE POLITIQUECe spécialiste de l'économie était présent dimanche à la réunion de Paris, en marge de l'Eurogroupe, dont il ne fait pourtant pas partie, pour expliquer " son " sauvetage des banques. Bien sûr, le rebond pourrait n'être que de courte durée. Quand la crise financière sera terminée, mais que la récession économique s'installera, les Britanniques pourraient s'empresser d'oublier l'action de Gordon Brown. Mais il a trouvé avec cette crise ce qu'il cherchait désespérément : une chance, sans doute unique, de renverser la situation politique.
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