Rome prête à entrer au capital des banques

Hier après-midi le conseil des ministres italiens planchait sur l'adoption des mesures décidées lors du Sommet de dimanche des pays de la zone euro. Mais l'essentiel du plan italien de sauvetage a déjà été mis en place mercredi dernier lors d'une réunion du gouvernement avec le gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi. Le décret-loi aussitôt entériné par l'exécutif " a trois objectifs fondamentaux : la stabilité du système bancaire, la liquidité pour l'économie et la confiance des épargnants ", a expliqué au Parlement Giulio Tremonti, ministre de l'Économie et des Finances.Outre la garantie de l'État au fonds interbancaire privé protégeant les titulaires de comptes courants jusqu'à 103.000 euros, la principale mesure de ce plan consiste dans la possibilité pour l'État italien de prendre une participation dans une ou des banques en difficulté. Si les fonds propres d'une banque sont considérés comme insuffisants par la Banque d'Italie, l'État prendrait des parts dans cette banque en difficulté, par l'intermédiaire d'une augmentation de capital réservée à lui seul." AU CAS PAR CAS"Recourir à une telle mesure paraît toutefois pour le moment assez improbable pour le secteur bancaire italien, qui a été généralement moins exposé que les banques britanniques ou allemandes à la crise financière. Quatre des cinq premières banques italiennes ont cependant un ratio de solvabilité (Core Tier One) inférieur à celui recommandé par la Banque d'Italie, soit 6 %. " Le système bancaire italien est solide mais les effets de la crise arrivent aussi chez nous et il faut donc mettre de côté les armes nécessaires [NDLR : pour la combattre] en espérant de ne pas les utiliser ", souligne le gouverneur de la Banque d'Italie.Aucun chiffrage du plan de sauvetage n'a été avancé. Rome s'en tient à évoquer " le cas par cas ". Jusqu'ici, seule la banque UniCredit a lancé une augmentation de capital (de 6,6 milliards d'euros), que ces principaux actionnaires privés devraient souscrire sans sourciller et donc sans aide publique. Le plan italien prévoit de toute façon que l'Etat ne prendrait que des participations dépourvues de droit de vote au capital de banques en difficulté.Si Giulio Tremonti ne veut pas intervenir dans la gestion des banques, il prévient toutefois que l'argent public dans les banques " ne peut soutenir les responsables qui ont fait des erreurs dans la gestion des établissements ". En 1934, le régime fasciste avait créé un consortium public, l'IRI, pour sauver les trois principales banques du pays. L'IRI fut ensuite un acteur central du développement économique de l'Italie dans l'après-guerre...La Norvège aide ses banques commercialesLa Norvège a décidé d'échanger, à hauteur de quelque 55,4 milliards de dollars, des bons du Trésor contre de la dette sous forme de prêts hypothécaires, détenue par les banques commerciales, à l'image des efforts consentis par d'autres gouvernements dans le monde pour améliorer la liquidité interbancaire. Les banques norvégiennes pourront utiliser ces bons du Trésor comme collatéral pour emprunter. Par ailleurs, la banque centrale va proposer de nouveaux prêts à taux fixe sur deux ans. Le taux n'a pas encore été précisé. Enfin, le taux directeur (à 5,75 %) pourrait être baissé demain. Vendredi dernier, l'indice boursier norvégien a perdu 8 % et touché un plus-bas depuis plus de trois ans. Selon les calculs de la banque Nordéa, les investisseurs norvégiens ont perdu en Bourse l'équivalent d'au moins 15,8 milliards de dollars depuis juin dernier.La Hongrie cherche la parade face à la crise" Il faut sauver le pays !" Rien de moins. C'est le Premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui l'a déclaré au cours du week-end dernier, en demandant la convocation d'un sommet financier national pour faire face à la crise. Une crise qui touche de plein fouet le forint, la monnaie nationale. Dans la seule journée de vendredi dernier, il a perdu environ 10 % de sa valeur, alors que la fuite des capitaux s'intensifiait. La Hongrie est particulièrement fragilisée du fait qu'elle affiche le plus fort déficit public de la région. L'Union européenne et le FMI ont en outre annoncé être prêts à aider le gouvernement hongrois, y compris au point de vue financier.
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