Telefonica veut prouver la résistance de son modèle

Le message se veut rassurant : Telefonica n'est pas concerné par la crise financière. En confirmant hier ses objectifs financiers 2008 et en annonçant une augmentation de 50 % de son programme de rachats d'actions, l'opérateur en télécoms espagnol a voulu rappeler la solidité de son modèle économique. Et répondre ainsi à la chute de 13 % du cours de l'action depuis le début du mois de septembre. Un message bien reçu par les marchés. Dans un contexte de rebond généralisé, le titre Telefonica a gagné 9,57 % pour finir à 15,11 euros." Les résultats préliminaires du troisième trimestre montrent une poursuite des tendances observées au cours des six premiers mois sur les principaux marchés ", a assuré la direction de l'opérateur. Les résultats définitifs sont prévus pour le 14 novembre. Si la situation économique se dégrade en Espagne, Telefonica semble toujours profiter de la croissance en Amérique latine où le groupe réalise 35 % de son chiffre d'affaires.10 MILLIARDS DE FLUXDE TRESORERIE DISPONIBLEPour prouver cette confiance, la direction de Telefonica se dit prête à acheter 150 millions d'actions de l'opérateur cette année, 50 millions de plus que prévu. Au total, et au cours actuel, cela représente plus de 2,2 milliards d'euros et un peu plus de 3 % du capital. Avec environ 10 milliards de flux de trésorerie disponibles chaque année, Telefonica a de quoi financer ce programme de rachats d'actions. Et même s'il porte encore 43 milliards de dette, le crédit de l'opérateur espagnol n'est pas très risqué, comme celui des principaux opérateurs historiques européens. JP Morgan calcule que, avec seulement 25 % de leur dette à taux variables, les groupes de télécoms européens verraient leur cash-flow baisser de 2 % en 2010 en cas d'une hausse de 130 points de base du coût de l'argent.Pas de grandes inquiétudes donc du côté des finances. Mais reste à savoir comment Telefonica absorberait un ralentissement économique en Amérique latine. Beaucoup d'analystes s'inquiètent depuis plusieurs semaines de la dégradation de la visibilité du groupe pour 2009. Un risque qui explique pourquoi le titre Telefonica mais aussi celui de Vodafone ont perdu de leur attrait au profit d'opérateurs moins exposés dans les pays émergents comme France Télécom ou Belgacom.
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