La guerre des prix n'aura pas lieu

Bonne nouvelle pour les investisseurs. La crise actuelle ne devrait pas entraîner une hausse des frais de gestion. 58 % des 28 gérants interrogés par Amadeis en septembre dernier sur la conséquence de la crise des subprimes sur les frais de gestion pensent qu'ils resteront stables. En revanche, 58 % n'avaient pas d'opinion tranchée sur la question. Principale raison invoquée : pas assez de recul. Toutefois, certains investisseurs s'interrogeaient sur la capacité des sociétés de gestion à ne pas répercuter la hausse des coûts liée à une augmentation du contrôle interne. Il n'en est rien et " l'étude réalisée cette année montre une stabilité des coûts depuis deux ans sur les principales classes d'actifs ", constate ainsi Frédéric Pétiniot. Les sociétés de gestion seraient donc honnêtes en matière de tarification en temps de crise et ne joueraient pas dessus pour vanter leurs mérites lors d'appels d'offres. " La tarification, même compétitive, n'est jamais le principal argument de vente d'un gérant ", estime Frédéric Pétiniot. Pour Marc de Pontevès, " les investisseurs regardent avant tout la stabilité des équipes, la régularité des performances, la robustesse des processus de gestion et la solidité de la société de gestion. La tarification n'arrive bien souvent qu'en deuxième phase d'un appel d'offres et dans bien des cas cela ne pèse pas plus de 30 % dans le processus de décision des investisseurs ". Autrement dit, les sociétés de gestion ne rogneraient pas sur leurs marges pour compenser les décollectes et continuer à lever des fonds. Mais ce manque d'agressivité sur les prix s'explique aussi par un retour à la simplification de la part des investisseurs. Ainsi, " les produits simples ont une tarification déjà très basse, note Alex Buffet. En revanche, pour des produits plus complexes et à fort rendement, il peut y avoir une guerre des prix. Mais cela n'empêchera pas une société de gestion disposant d'un produit sortant du lot de pratiquer des prix élevés et de gagner des appels d'offres ".RENTABILITE ENTAMEEMalgré cela, les frais de gestion sont loin d'être un argument de vente et seules les performances, même sur les produits traditionnels, font la différence. Par ailleurs, " les investisseurs sont de moins en moins prêts à payer des frais annexes à la gestion elle-même. Du reste, les consultants sont de plus en plus nombreux à faire prendre en charge leurs honoraires par les gagnants d'appels d'offres, ce qui limite encore plus notre capacité à jouer sur nos marges, la première année en tout cas ", conclut Alex Buffet. De quoi entamer un peu plus la rentabilité des sociétés de gestion.
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