BNP Paribas cherche à fusionner ses métiers de titres avec Caceis

Coup de théâtre dans la vente de Caceis. La banque Natixis cherche à vendre sa participation de 50 % dans la société de conservation de titres qu'elle détient à parité avec Crédit Agricole. Les deux actionnaires s'étaient entendus pour que la Banque verte prenne le contrôle de Caceis en laissant une part minoritaire, d'environ 45 %, à un fonds d'investissement. Il s'agirait de TPG ou de CVC, Advent s'étant finalement retiré du processus. Mais leurs offres s'élevaient à environ 1,5 milliard d'euros (pour 100 % de Caceis), soit en dessous de la fourchette de 1,7 à 1,8 milliard d'euros attendue par Natixis.Du coup, la banque envisage, selon nos informations, une autre solution qui vise à faire entrer BNP Paribas dans la transaction. Sollicitée, la première banque française est très intéressée à rapprocher ses activités de conservation BNP Paribas Securities Services (BNPP2S) de celles de Caceis. Son offre valorise la totalité de Caceis à 1,9 milliard d'euros. La différence de prix s'explique par le fait que le rapprochement des activités de conservation de titres de BNP Paribas, de Crédit Agricole et de Natixis permettrait de dégager d'importantes synergies. Seule condition à ce schéma, BNP Paribas veut absolument prendre le contrôle du nouvel ensemble, aux environs de 60 %. Une situation qui serait établie de fait puisque sa filiale BNPP2S pèse plus lourd que Caceis.Reste à savoir si Crédit Agricole, qui envisageait jusqu'ici de prendre la majorité du capital de Caceis, serait prêt à être minoritaire, aux environs de 20 %, dans un ensemble bien plus vaste. Les deux établissements auraient déjà commencé à discuter. Mais, selon nos informations, la Banque verte n'est pas prête à faire cette transaction dans cette position de minoritaire. Contactées, BNP Paribas, Crédit Agricole et Natixis n'ont pas souhaité faire de commentaire. La structure envisagée de l'opération consisterait à ce que BNP Paribas apporte ses actifs en conservation à ceux de Caceis, sans racheter la part de Natixis. Cette dernière souhaite toujours vendre sa part à un des deux fonds d'investissement sélectionnés, qui serait alors minoritaire, à hauteur de 20 %. Les fonds préféreraient ce schéma dans la mesure où ils capteraient une partie des synergies générées par les banques. L'arrivée de BNP Paribas dans la transaction est très appréciée par Natixis. Elle lui permettrait de valoriser sa participation à 1 milliard d'euros, contre 700 millions d'euros par rapport aux offres des fonds. Mais la clé de l'opération est entre les mains du Crédit Agricole.Serpent de merCe schéma est un serpent de mer depuis la création de Caceis il y a trois ans. En 2005, BNP Paribas, Crédit Agricole et Caisse d'Épargne avaient déjà envisagé de s'unir. Mais BNP Paribas avait refusé au motif d'une gouvernance trop instable. Cette option reste en tout cas privilégiée par Bercy et Europlace, qui souhaitent voir émerger un champion européen dans les infrastructures de marché. Le nouvel ensemble deviendrait l'incontestable leader européen et cinquième mondial derrière les grands Bank of New York Mellon et State Street.Matthieu Pechberty
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