Mauvaise passe pour la Thaïlande

Loin d'enthousiasmer, voire de provoquer une flambée boursière ? comme ce fut le cas hier à Shanghai ? où l'indice chinois a pris 5 % sur de simples anticipations de baisse des taux ?, la décision de la banque centrale thaïlandaise d'abaisser ses taux directeurs n'a que faiblement contribué à tranquilliser les investisseurs. Au contraire, si l'indice est parvenu à se hisser dans le vert hier (+ 1,3 %), après un long moment d'hésitation, les commentaires des intervenants n'étaient, eux, pas que de bon augure.« Le fait que les autorités de ce pays aient procédé à une baisse d'une telle ampleur ? de 75 point de base à 2 %, soit plus qu'attendu ? n'est guère rassurant, estimait par exemple Sébastien Djaoui, courtier chez Nomura. C'est bien le signe que la situation est plus grave qu'on ne le pensait. » Un sentiment partagé par d'autres experts. « Les baisses vont devoir se poursuivre, surenchérit un économiste chez KTB Securities, l'inflation ralentit sévèrement, mais les autres données économiques se dégradent sur la plupart des fronts. »Six mois de conflit politique conjugué aux impacts de la récession sont aujourd'hui responsables d'un moral au plus bas dans le monde local des affaires. Les exportations, qui comptent pour 70 % du PIB, ont chuté pour la première fois en novembre de 18?%. Les arrivées de touristes sont également en repli de 22 %, soit le score le plus mauvais depuis 2004, après le drame causé par le tsunami.Face à de telles nouvelles, la Thaïlande est cependant embarquée dans le même mouvement que les autres économies asiatiques émergentes : elle desserre la contrainte des taux et fait de la relance ? un plan de 3,28 milliards de dollars a été adopté en début de semaine. Sur les marchés toutefois, Bangkok joue des coudes, et a du mal comme d'autres petites économies ? la Malaisie par exemple ? à attirer des investisseurs frileux quant à ce marché qu'ils considèrent d'ordinaire déjà comme périphérique. Pour l'heure, les performances de cette Bourse ne sont cependant pas pires qu'ailleurs ? on en trouve en Asie de plus malmenées, notamment parmi les valeurs chinoises cotées à Hong Kong, mais la faiblesse des volumes, elle, traduit bien le désintérêt des investisseurs. « La Thaïlande est un marché totalement illiquide, ajoute Sébastien Djaoui, les volumes quotidiens ne sont que de l'ordre de 290 millions de dollars. » Un point noir que ne fait qu'aggraver le poids considérable (30 % à 40 %) des valeurs énergétiques dans sa cote. M. B.
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