DCNS hausse le ton face à son rival espagnol Navantia -

Bataille navale entre DCNS et Navantia. Le groupe naval militaire a fait monter la pression d'un cran en fin d'année dernière. Selon des sources concordantes, l'ancien PDG du groupe naval militaire Jean-Marie Poimb?uf a fini par traîner son concurrent espagnol devant la Cour arbitrale internationale en réclamant des dommages et intérêts potentiels. Interrogé par « La Tribune », DCNS s'est refusé à tout commentaire. « Nous avons été contraints de défendre nos intérêts face à Navantia, mais notre objectif, aujourd'hui encore, est de poursuivre notre coopération avec eux, explique-t-on pourtant au sein du groupe. Notre souhait est de bâtir une relation qui fait sens pour les deux groupes. »Comment et pourquoi ces deux groupes en sont-ils arrivés à cette extrémité, alors que leur dernier programme en coopération, le sous-marin Scorpène (67 % DCNS, 33 % Navantia), est une réussite à l'export ? Les relations ont commencé à se rafraîchir quand l'Espagne a décidé en 2003 de développer seule un nouveau sous-marin, le S-80, à partir de l'expérience acquise avec DCNS sur le Scorpène. À l'été 2005, Navantia tourne un peu plus le dos à DCNS et Thales en choisissant les Américains Raytheon et Lockheed Martin pour le système d'armement du S-80. Enfin, dernier motif de colère chez DCNS, Navantia concurrence depuis deux ans le Scorpène à l'export avec son futur sous-marin. Pour DCNS, la coupe est alors pleine. « Le système est biaisé à l'export, ils ont une visibilité sur nos offres et sont gagnants à tous les coups, soit avec le Scorpène, soit avec le S-80 », précise-t-on en interne. Pire, « les Espagnols ont repris le savoir-faire français pour développer le S-80 ». D'où la Cour arbitrale.Ces deux dernières années, Jean-Marie Poimb?uf a pourtant fait preuve d'une infinie patience avec les Espagnols en leur proposant à de nombreuses reprises de discuter d'un nouveau partenariat. En vain, Navantia ignorant ses appels du pied. « Nous avons constaté que, malgré nos efforts, nous n'avons pas fait bouger les Espagnols d'un pouce », regrette-t-on au sein du groupe. Jusqu'au jour où DCNS, de guerre lasse et contraint, s'est tourné vers la Cour arbitrale. « Les Espagnols ne pensaient pas que Jean-Marie Poimb?uf irait jusque-là, explique une source proche du dossier. Ils ont eu tort, ils l'ont poussé à bout. Ils ont enfin compris que la situation est extrêmement sérieuse et sont à nouveau prêts à rediscuter avec DCNS. »un mal pour un bienC'est une véritable occasion pour Paris de « rouvrir des discussions intéressantes » et pour DCNS « de rééquilibrer les accords entre les deux groupes ». En clair, un mal pour un bien. Mais cela ne les empêche pas de coopérer à court terme sur la vente de quatre Scorpène au Brésil, qui pourrait être finalisée en septembre (« La Tribune d'hier »). nMYCHELE DANIAU/afp« le système est biaisé à l'export. navantia est gagnant à tous les coups avec le Scorpène, et le S-80.  »
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