Les banques françaises risquent de souffrir davantage cette année

Les banques françaises évoluent à contre-courant. Au premier trimestre 2009, la plupart des banques américaines et européennes ont affiché de bons résultats. HSBC, Deutsche Bank, Credit Suisse, JP Morgan, Goldman Sachs, Citigroup et même Bank of America ont été très rentables. Dans leur sillage, les résultats des banques françaises se révèlent comparativement plus décevants. Seule BNP Paribas a enregistré de bons résultats et semble avoir repris son statut d'exception. Ceux de Natixis sont catastrophiques. La banque a perdu 1,83 milliard d'euros sur les trois premiers mois de l'année. La filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires a notamment passé pour 1,1 milliard d'euros de dépréciations d'actifs. Au Crédit Agricolegricole, qui a présenté ses résultats hier, les dépréciations se sont élevées à 570 millions d'euros et ont provoqué une chute de 77 % du bénéfice à 202 millions d'euros. Ce recul s'explique également par une multiplication par plus de deux du coût du risque.À l'instar de la Société Généralecute; Générale, en perte au premier trimestre, les banques françaises opèrent un nouveau plongeon dans la crise. Et après une année 2008 presque rassurante, la question de leur santé financière se pose à nouveau. Une situation d'autant plus étonnante qu'au premier trimestre, les activités de marché ont été très actives, notamment sur l'obligataire, et ont permis à toutes les banques d'engranger d'importants revenus. Les contre-performances proviennent en réalité d'un retour violent et inattendu des dépréciations sur les actifs à risques. les états-unis en avanceDe leur côté, les banques américaines semblent avoir terminé ou largement réalisé leurs dépréciations d'actifs l'an passé. Elles ne sont désormais plus confrontées qu'à l'explosion du coût du risque alors que les banques françaises doivent faire face aux deux.Ce contraste résonne avec celui de l'an passé. En 2008, les banques américaines multipliaient les pertes et augmentations de capital pour purger leur bilan des actifs toxiques. À l'époque, les banques françaises limitaient leurs provisions et se targuaient de mieux résister à la crise que leurs cons?urs. Elles espéraient une accalmie en 2009, pensant peut-être qu'elles éviteraient de passer leurs comptes à la paille de fer. Mais elles sont aujourd'hui rattrapées par la crise et ne peuvent plus reculer. La Société Généralecute; Générale et Natixis laissent entendre que les dépréciations pourraient se poursuivre. Après avoir résisté l'an passé, l'année 2009 pourrait être une année noire pour les banques françaises.Reste la capacité d'adaptation plus ou moins rapide dans un contexte bouleversé, qui peut faire la différence. Le Crédit Agricolegricole a montré hier, comme BNP Paribas la semaine dernière, que la capacité à générer des revenus (hors exceptionnels, le PNB de la Banque verte est en hausse de 26 %) et à maîtriser fortement les charges (en baisse de 7,5 % chez Casa) peut, au moins en partie, permettre d'absorber le coût du risque qui ne cessera de s'amplifier dans les mois à venir.
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