Le G8 repousse la réduction des déficits à l'après-crise

La réduction des déficits publics attendra de meilleurs jours. Parmi les ministres des Finances des huit principaux pays industrialisés (G8), les Cassandre inquiètes du dérapage de leurs finances publiques ont été mises en minorité lors de leur réunion à Lecce (Italie). Les ministres allemand, Peer Steinbrück, et canadien, Jim Flaherty, voulaient établir « une stratégie de sortie de crise » pour assainir les finances publiques. Las, ils n'ont pas été entendus par leurs six homologues. « La croissance doit demeurer la priorité de nos politiques dans les économies du G8 et celles du G20 [en incluant les principaux pays émergents, Ndlr], il est trop tôt pour passer à une phase de restriction », a, par exemple, coupé court le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner.Son homologue canadien, Jim Flaherty, est, lui, « inquiet de la taille du déficit public américain qui approche 2.000 milliards de dollars cette année ». À l'instar de Peer Steinbrück, le ministre canadien s'alarme d'un possible abaissement par les agences de notation de la note de la dette américaine si Washington ne met pas de l'ordre dans ses comptes. Cela pousserait les taux d'intérêt à la hausse et retarderait la reprise outre-Atlantique.risquesLe ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, a lui aussi évoqué un risque de baisse de la note de la dette souveraine de « pays amis », ne bénéficiant pas d'une aussi bonne réputation que Berlin sur les marchés financiers. « On ne pourra me dire ensuite que j'ai été aveugle à ces risques », a souligné le ministre allemand, rappelant que Berlin devra emprunter la bagatelle de 330 milliards d'euros l'an prochain et émettre donc autant d'obligations d'État.Même le FMI, pourtant chargé par le G8 d'« élaborer une analyse » pour la fin de la phase des mesures « extraordinaires » anticrise, estime prématuré de s'occuper des dérapages des finances publiques. « Je n'aime pas que nous parlions de telles stratégies de sortie de crise, alors que nous sommes encore en pleine crise », souligne le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.« Que nous ayons révisé à la hausse pour la première fois depuis deux ans nos prévisions de croissance pour l'économie mondiale [de 1,9 % à 2,4 % en 2010, Ndlr] est certes une bonne nouvelle, mais la reprise est faible et d'autres actions sont nécessaires », estime le chef du FMI. Le chômage continuera de grimper pour atteindre un « pic » en 2011, met en garde le fonds (voir pages 2 et 3).Les pays industrialisés sont également divisés sur l'opportunité de publier les résultats des « tests de résistance » (« stress tests ») de leurs banques pour éviter de mauvaises surprises en cas de nouveau crash financier. Le thème n'apparaît pas dans leur communiqué commun. Les Anglo-Saxons (États-Unis, Canada et Grande-Bretagne) sont favorables à de tels « tests » pour chaque banque et à les rendre publics. Les Européens ne veulent y procéder que pour leur « système bancaire dans son ensemble » et sans forcément les publier. n« Il est trop tôt pour passer à une phase de restriction », a estimé le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.