La ruée vers les noms de domaine sur la Toile s'accélère

InternetDe rudes affrontements se préparent dans l'univers de l'Internet. Un an après que l'Icann, l'organisation qui assure la régulation des domaines génériques sur la Toile, a annoncé l'extension prochaine de leur nombre, les postulants sont en ordre de bataille pour se voir confier leur enregistrement, au même titre que l'américain VeriSign gère déjà les domaines .com et .net. Lors d'une réunion à New York sur le processus d'attribution de ces domaines, la direction de l'Icann a dit s'attendre à recevoir des « centaines de dossiers » lors de leur dépôt au début 2010. Son objectif : autoriser des entreprises, des entités publiques et des communautés à gérer elles-mêmes, contre rétribution, leur domaine générique (.coca-cola, .pepsico, etc.) à partir de la mi-2011.Pour l'heure, 21 domaines de premier niveau génériques sont autorisés par l'Icann (.org, .info, etc.), ainsi que 260 domaines de premier niveau nationaux (.fr, .uk, etc.). Avec le nouveau système, les métropoles, de Paris à Sidney, espèrent diversifier leurs sources de revenus. New York entend ainsi engranger des « millions de dollars chaque année en vendant des adresses Internet finissant par .nyc ».disputes assuréesAprès avoir géré le domaine .travel qu'il a depuis revendu, Ronald Andruff, président du consultant RNA Partners, convoite .sport dans toutes les langues, l'Icann ouvrant les domaines génériques au-delà des caractères romains, notamment chinois, cyrilliques et arabes. « Pour les génériques, la notion de domaine de haut niveau doit être respectée », affirme Ronald Andruff, opposé à la création de domaines à son sens plus restrictifs tels que .basket-ball ou .volley-ball.Les disputes promettent d'être aussi nombreuses que les secteurs d'activité. Pour remporter la mise, les postulants devront débourser des frais de dossier de 185.000 dollars et répondre à des critères approuvés par les membres de l'organisation : industriels, opérateurs de télécoms, chercheurs et entités publiques répartis dans 80 pays. À défaut de pouvoir départager des candidats postulant pour un même nom ? une tâche délicate quand il s'agira de domaines communautaires ?, des enchères seront organisées.L'association d'entreprise Cadna (Coalition Against Domain Name Abuse), qui regroupe notamment Nike et Goldman Sachs, craint que l'extension accroisse le phénomène de « cybersquatting », l'enregistrement frauduleux de domaines visant à le revendre à son ayant droit. La commissaire européenne en charge de la Société de l'information et des médias, Viviane Reding, questionne pour sa part la légitimité de l'Icann, société à but non lucratif qui reste liée contractuellement au département du Commerce américain qui l'a créée.Éric Chalmet, à New York
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