Sarkozy met doucement le cap sur 2012

L'élection présidentielle de 2012 ? À l'Élysée, on y pense en défilant. Hier, Nicolas Sarkozy a célébré le 14-Juillet, avec la traditionnelle parade militaire sur les Champs-Élysées et la non moins pérenne « garden party » dans le parc du palais présidentiel. La réception avait toutefois été revue à la baisse, pour cause de crise : 5.000 invités, en recul d'un tiers par rapport à 2008.Depuis son arrivée à l'Élysée, le chef de l'État a rompu avec l'exercice de l'interview télévisée pratiqué par ses prédécesseurs à l'occasion de la fête nationale. Mais il avait accepté de se confier, a minima, dans un documentaire sans aspérités diffusé lundi soir sur France 5. Nicolas Sarkozy y confirme être peu enclin à la « nostalgie ». « L'histoire ne se répète pas ou plus exactement il faut bien faire attention à ne pas abuser de ce que l'on appelle le retour aux sources », souligne le chantre de la « rupture ».Guéant admiratifÀ l'Élysée, le scénario d'un « bis » historique fait toutefois son chemin. Hier, le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, a fait visiter son bureau aux téléspectateurs de TF1. Il en a profité pour confier son souhait de voir Nicolas Sarkozy solliciter un second mandat en 2012. « Il n'a sans doute pas arrêté sa décision, mais, si vous voulez mon sentiment, personnellement, je souhaite très vivement qu'il se représente », a dit le principal collaborateur du chef de l'État.Nicolas Sarkozy avait lui-même affiché son optimisme électoral lors d'une rencontre avec des parlementaires de la majorité il y a quinze jours. « Au pire ou au mieux, vous en avez encore pour sept ans et demi avec moi ! » leur a-t-il lancé.Le chef de l'État estime qu'il fait « la course en tête depuis 2002 » puisqu'il a « toujours une idée d'avance ». S'estimant pour l'instant peu menacé par un Parti socialiste englué dans une crise profonde, sans leader et sans projet, Nicolas Sarkozy vante surtout sa stratégie de « l'ouverture ». « Il faut mobiliser les électeurs tout en démobilisant les adversaires », a coutume de répéter le chef de l'État qui, dès le dernier remaniement annoncé, s'est donné pour mission de dénicher d'autres « surprises » pour semer la confusion à gauche.Hier, on croisait d'ailleurs sur la pelouse élyséenne le socialiste Manuel Valls, souvent cité comme un possible ministre d'ouverture. Et l'ancien Premier ministre Michel Rocard, qui vient de se voir confier par Nicolas Sarkozy une réflexion partagée avec Alain Juppé sur le grand emprunt qui doit être lancé en 2010.Marche forcéeCar Nicolas Sarkozy demeure décidé à ne pas interrompre le rythme des réformes, menées à marche forcée depuis deux ans. Pour la rentrée de septembre, la priorité ira à la réforme des collectivités locales, qui irrite à gauche mais inquiète aussi à droite. Et à la taxe carbone.Nicolas Sarkozy entre dans l'été avec une impopularité persistante dans les enquêtes d'opinion. Une situation qu'il juge normale en pleine crise. Et, avant la pause estivale, l'agenda présidentiel s'allège, même si le chef de l'État a encore quelques rendez-vous : une rencontre aujourd'hui avec des jeunes sur le thème de l'emploi, un déplacement au Havre demain sur la réforme des ports, une visite sur le Tour de France? Et peut-être un microremaniement, en faisant notamment de la place au porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, pour compléter une équipe déjà riche de 39 membres.Toujours mobilisé sur le front politique, Nicolas Sarkozy a appelé ses troupes à se préparer aux régionales de mars 2010, des élections « capitales » à ses yeux. L'UMP espère conquérir entre quatre et dix des 21 régions détenues par la gauche depuis 2004.
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