L'écovignette sur les grosses cylindrées tombe en panne

L'écovignette sur les voitures les plus polluantes " est enterrée " . L'information émane d'une source proche du ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo et est confirmée par d'autres sources gouvernementales. Exit donc l'annualisation du malus automobile, mesure émanant du Grenelle de l'environnement et qui devait être proposée par le gouvernement lors de la discussion du projet de budget 2009, à compter du 20 octobre à l'Assemblée.La création de cette écovignette a été annoncée à maintes reprises par le ministre. " Le ministère confirme qu'en outre, et comme il a été prévu depuis les conclusions du Grenelle de l'environnement, un malus complémentaire annuel [...] serait appliqué à compter du 1er janvier 2009, sur les véhicules neufs [...] dont les émissions de CO2 sont supérieures à 250 g de CO2/km. Ce montant limité sera arrêté dans le cadre de la loi de finances pour 2009 ", indiquait un communiqué du ministère du Développement durable en date du 1 er juillet 2008. Ce montant aurait été d'environ 260 euros par an et par véhicule, sachant que seul 1 % des quelque 2 millions d'immatriculations réalisées en France chaque année aurait été concerné. Soit 20.000 véhicules parmi lesquels on peut citer de nombreux 4x4, des Bentley, des Ferrari, des Lamborghini et autre Maserati. Bref, pas des véhicules de smicards.NOUVEAU CADEAU FISCALUn rapide calcul montre que les recettes générées par cette écovignette auraient pu atteindre 5,2 millions d'euros. Une somme insuffisante pour combler le déficit du système qui affiche, selon les dernières estimations de Bercy, un manque à gagner de 140 millions d'euros entre les recettes des malus et les dépenses des bonus.Invité à commenter cette décision, Pascal Husting, porte-parole de Greenpeace France, estime qu'elle " est un nouveau coup de canif au contrat du Grenelle ".Si cet abandon est sans doute une conséquence des polémiques autour de la fiscalité verte qui ont marqué le mois de septembre, il risque cependant, dans le contexte de crise économique actuel, de passer pour un nouveau cadeau fiscal accordé aux ménages les plus aisés. Certes taxés à l'achat de leur voiture, ils échappent néanmoins à l'instauration d'une vignette annuelle écologique. Elle est par ailleurs un recul sur la volonté maintes fois affichée de Jean-Louis Borloo de donner un coût au carbone. La préoccupation environnementale passe vraiment au second plan.
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