Le crash test virtuel explore les risques sur les organes

Chacun a en tête des images glaçantes de crash tests. Des voitures projetées contre un mur à 40 km/h avec, à l'intérieur, un " mannequin de choc " retenu par une ceinture de sécurité. Tous les constructeurs y recourent afin d'améliorer la sécurité de leurs modèles. Ils permettent non seulement d'observer le comportement des " liaisons " - le cou, le bassin -, des os du crâne et des membres en cas de choc, mais aussi, de tester l'efficacité des airbags et autres systèmes de sécurité. Aucun crash test classique n'apprend néanmoins ce qu'il advient précisément du foie, de la rate, des reins ou de l'aorte lors d'un accident. Une lacune à laquelle la 3D permettra bientôt de remédier.Des équipes de chercheurs de l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et du laboratoire Lamcos (*) de l'Insa (Institut national des sciences appliquées) de Lyon développent un modèle numérique qui sera capable de prédire les possibles lésions du foie. Avant d'en arriver là, il a fallu faire des recherches sur la peau - une paroi de peau enveloppe chaque organe, chaque vaisseau -, sa capacité de déformation et son point de rupture.Étrangement, la médecine ne s'était jamais vraiment intéressée à la peau sous cet angle. Il a donc fallu utiliser une machine et tirer sur des échantillons de peau dans des conditions proches de l'accident. Ces expériences ont été filmées par une caméra prenant 2.000 images par seconde pour analyser les champs de déformation et les conditions de rupture. " À partir de ces observations, on a construit un modèle mathématique appelé également lois de comportement ", explique Michel Coret, responsable du projet au Lamcos. Le modèle a ensuite été implanté afin de développer un outil de simulation virtuelle capable de prévoir les élongations et les ruptures de la peau en cas de choc. Depuis, les chercheurs se concentrent sur le foie et notamment sur sa capsule, un tissu très élastique comparable à la peau qui entoure l'organe. L'Inrets devrait avoir construit un modèle numérique du foie en 2010. Le plus dur sera fait. " Ensuite, on pourra extrapoler à d'autres organes ", précise Karine Bruyère, chargée de recherches à l'Inrets. À plus long terme, l'objectif est de construire des modèles virtuels de tous les organes puis un modèle virtuel du corps entier.L'intérêt est d'autant plus grand que le crash test numérique permettra de modifier les paramètres à volonté. " On pourra ainsi prédire ce qui se passera en cas d'accident, qu'il s'agisse d'un enfant, d'une femme menue, d'un homme obèse, d'une personne jeune ou âgée ", ajoute Karine Bruyère. Ce que le crash test classique est incapable de faire.(*) Lamcos (Laboratoirede mécanique des contactset des structures)
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