Les eurodéputés veulent punir les patrons machos

Les eurodéputés comptent demander mardi à la Commission de plancher sur des sanctions concrètes pour les employeurs qui rémunèrent mieux les hommes que les femmes. « Avec 15 % d'écarts salariaux en Europe et même 25 % dans le secteur privé, il est évident que le dispositif actuel ne fonctionne pas » affirme Edit Bauer, auteur du rapport parlementaire. « Le fait que la législation en vigueur depuis plus de trente ans n'ait pas apporté de résultats suffisants montre qu'il est nécessaire de renforcer son efficacit頻 poursuit l'ancienne secrétaire d'État slovaque au travail.En Europe, les écarts salariaux s'étalent de 6 % en Belgique à 25 % à Chypre. La France se trouve en dixième position avec 12 %. D'après le rapport annuel du World Economic Forum sur la discrimination hommes-femmes publié mercredi, elle se classe au 15e rang mondial. Toutefois, en matière de « perception » de l'égalité salariale à des postes similaires, la France arrive en bas de tableau, 116e sur 130 !« La France partage les constats, les analyses et les orientations du rapport du Parlement européen » assure Valérie Létard, qui présidait hier à Lille une réunion des ministres européens en charge de l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour la secrétaire d'État à la solidarité : « On choisit la voie des sanctions financières parce que les sanctions pénales n'ont pas porté leurs fruits. Elles étaient trop nombreuses et donc pas utilisées. » audits obligatoires Afin d'améliorer la transparence des salaires, les eurodéputés demandent des audits de rémunérations réguliers dans les entreprises de plus de 20 salariés, portant à la fois sur les salaires et les émoluments. Des audits obligatoires qui devraient être rendus publics. « Au même titre que les entreprises doivent afficher leur règlement intérieur, elles devraient avoir l'obligation d'afficher les salaires », estime Mary Collins, du Lobby européen des femmes. Le rapport suggère également la création d'un « certificat de qualité en matière d'égalité des genres et des salaires ». Les entreprises ne satisfaisant pas aux critères d'un tel label se verraient exclues des marchés publics.C'est à la Commission qu'il reviendra de proposer les « mesures concrètes à prendre contre les employeurs ». Pour Edit Bauer, le système actuel ne protège que les victimes de discrimination et pas les femmes dans leur ensemble. De plus, « les pénalités sont très faibles et n'effraient pas les employeurs. Lorsqu'ils sont condamnés, ils ne doivent verser que ce qu'ils auraient de toute façon dû payer. » Pour améliorer l'accès des femmes aux postes de décision, Valérie Létard suggère l'introduction de quotas. « Si les femmes accèdent aux postes de responsabilité, les salaires augmenteront d'eux-mêmes? puisque ce sont elles qui les fixeront », souligne le Lobby européen des femmes.
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