Pays-Bas : travailler moins pour ne pas licencier licencierRéduction du temps de travail face à la crise

Gouvernement, syndicats et organisations patronales néerlandais discutent depuis début novembre de la réduction du temps de travail, fixé aujourd'hui à 36 heures par semaine. La réduction du temps de travail est considérée aux Pays-Bas comme l'un des moyens les plus sûrs d'empêcher des licenciements massifs.Même si le chômage, tombé à 3,7 % en septembre, continue de baisser, les partenaires sociaux veulent éviter les plans sociaux pendant la crise. La Fédération des syndicats néerlandais (FNV) a proposé cette réforme, qui ne serait que temporaire, de manière à protéger les secteurs les plus fragilisés par la crise (construction, industrie automobile?). Le salaire serait réduit en proportion de la diminution du temps de travail. Cette perte de revenu serait compensée à 70 % par l'assurance chômage, tandis que les employeurs verseraient les 30 % restants, sur une période de six mois renouvelable deux fois. Il est question d'une réforme très rapide, avant le 1er décembre. Un premier accord sectoriel a d'ores et déjà été conclu le 10 novembre dans la métallurgie et l'ingénierie électrique, mais il doit être avalisé par les autorités. Car le nouveau dispositif nécessite un amendement législatif. Pour l'instant, les sociétés ne peuvent demander le soutien de l'État qu'en cas de catastrophe naturelle pour une durée maximale de douze semaines. Le système a été appliqué en 2001 pour les sociétés frappées par l'épidémie de fièvre aphteuse.Aujourd'hui, les discussions achoppent sur le financement du système et son extension ou non aux intérimaires et aux salariés en contrat à durée déterminée. Les employeurs refusent d'avoir à rembourser plus tard, même sans intérêts, l'argent avancé par l'assurance chômage. Cet organisme dispose de 9 milliards d'euros de réserves, mais l'État, qui a déjà beaucoup dépensé pour soutenir le secteur financier, ne veut pas plus de 2 % de déficit budgétaire en 2009. ANTICIPATION Optimiste, la Fédération des employeurs et industriels néerlandais (VNO-NCW) anticipe déjà sur la fin de la crise. Les employeurs néerlandais, confrontés ces derniers mois à des pénuries de personnel, veulent empêcher les salariés de se reconvertir dans les secteurs fortement demandeurs d'emploi, comme l'éducation ou la santé, de manière à pouvoir compter sur des effectifs disponibles et les compétences nécessaires quand l'activité reprendra. Les discussions continuent, dans le cadre d'un groupe de travail organisé par le ministère de l'Économie. SABINE CESSOU, à AMSTERDAM 70 %de la perte de revenu des salariés seraient compensés par l'assurance chômage, les 30 % restants étant versés par les employeurs sur une période de six mois renouvelable deux fois.
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