LES IDées qui vont monter

En quelques mois, le manuel du parfait économiste a été complètement chamboulé. Voilà vingt ans au moins qu'il préconisait le retrait de l'État et une liberté maximale pour les acteurs privés, et il recommande désormais l'inverse exactement. C'est que nous vivons « le retour de l'économie de la dépression », pour reprendre le titre d'un ouvrage de l'économiste Paul Krugman, paru aux États-Unis le 1er décembre dernier. Voici quelques axiomes de ce manuel revisité.? L'État doit suppléer à la demande privée lorsque celle-ci est déficiente, faute de quoi l'économie entre dans une spirale dépressive : la chute de la production alimente les suppressions d'emplois, qui elles-mêmes pèsent sur la demande et donc sur la production. Pour inverser la spirale qui menace, on sollicite aujourd'hui les travaux de l'économiste britannique John Maynard Keynes, qui a élaboré ses théories dans l'entre-deux-guerres. Conséquence, le déficit public, qui était honni naguère, est réhabilité.? Le marché a souvent tort, parce qu'il a tendance à l'excès, et non pas à l'équilibre. Cette caractéristique explique les phénomènes de « bulle » spéculative comme celle qu'a connue le marché immobilier, et les déprimes qui découlent de leur explosion. Là encore, on va complètement à rebours de ce qui était affirmé sans nuances pendant un quart de siècle.? La mondialisation ne produit pas que des conséquences heureuses : si elle réduit les inégalités entre les pays, elle les creuse au sein d'un même pays. Et elle amplifie les mouvements d'engouement comme les crises de panique, car l'ensemble de la planète vit au même rythme.
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