Le nouveau monde bouleverse les entreprises

Personne ne sait quelle sera finalement l'intensité de la tempête économique actuelle, ni quand le beau temps reviendra. Une chose est sûre, indépendamment des entreprises qui en sortiront affaiblies ou au contraire prêtes à rebondir, les modèles économiques vont devoir intégrer les leçons que cette crise nous inflige. En premier lieu, le rôle de la dette dans le financement des entreprises va devoir être sérieusement revu.L'effet de levier, tant vanté comme dopant de la rentabilité des capitaux investis, est dès aujourd'hui considéré comme un risque et non plus un atout. Certains groupes cotés qui préféraient utiliser leur cash dans des programmes de rachat d'actions plutôt qu'à leur désendettement vont revoir leurs pratiques. Car, que ce soit dans le financement des investissements ou dans des montages financiers de LBO, les fameux « convenants » bancaires (ces ratios financiers que les entreprises doivent respecter le temps que les banques portent leur dette) se sont parfois avérés fatals. C'est le non-respect de l'un de ces ratios, et non pas une cessation des paiements, qui a amené le groupe de presse américain Tribune (éditeur du « Los Angeles Times » et du « Chicago Tribune ») à déposer le bilan lundi dernier.Les modèles économiques des entreprises vont devoir prendre en compte un second bouleversement : la fin du « dieu coût » au nom de qui beaucoup trop était sacrifié. Emblématique est le débat sur la délocalisation. Les usines à bas coûts des pays émergents vont certes continuer à voir les commandes affluer de grands groupes et même des entreprises moyennes des pays occidentaux à main-d'?uvre chère. Mais la crise rappelle cruellement combien la souplesse et la réactivité sont des atouts aussi importants que le prix pour gagner des marchés et des clients. Et c'est toute la chaîne des sous-traitants de grands groupes qui va devoir se déplacer, non pas sur le seul critère du coût, mais aussi sur celui de la fluidité de l'approvisionnement et de la capacité à réagir à une demande changeante. Cette remise en cause commencée il y a un an sous l'effet d'un coût du fret qui flambait avec le baril de pétrole se poursuit aujourd'hui avec une chute de la demande brutale mais surtout extrêmement diversifiée selon les marchés et les produits.
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