Le secteur auto redessine sa géographie

Sergio Marchionne, l'administrateur délégué de Fiat, a prévenu en début de semaine dernière : « Dans les prochains 24 mois, il n'y aura plus qu'un constructeur américain, un allemand de taille, un européo-japonais (Renault-Nissan) [?], un au Japon, un en Chine et un autre européen. » Et c'est tout. Il faut une production « d'au moins 5,5 à 6 millions de voitures » par an « pour avoir une chance de gagner de l'argent », a-t-il expliqué. Fiat mais aussi PSA ou le japonais Honda sont très loin d'atteindre une telle taille.Ce pronostic suppose la disparition de deux constructeurs américains, trois européens au moins et pas mal de japonais. N'y a-t-il pas aujourd'hui six constructeurs nippons indépendants, y compris Mazda dont Ford veut se désengager ?Tous les experts ne partagent pas cette vision maximaliste. Mais la plupart s'accordent pour dire que de nouveaux regroupements majeurs devraient voir le jour. PSA, qui a déjà étudié récemment la possibilité d'un mariage avec le japonais Mitsubishi, pourrait se décider à sortir de son relatif isolement. Christian Streiff, le président du groupe, ne cache d'ailleurs pas qu'une alliance n'est plus un sujet tabou dans la maison. Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, a pour sa part plusieurs fois appelé de ses v?ux une extension du partenariat franco-nippon à un américain.Un chinois comme SAIC pourrait de son côté être attiré par un rachat de Chrysler, au bord de la banqueroute. Les Chinois semblent aussi très intéressés par la reprise de Volvo Cars, la marque suédoise que Ford souhaite revendre. Et Fiat lui-même est en quête d'alliés. John Elkann, représentant de la famille Agnelli, vient d'affirmer qu'« un mariage serait possible ».Si la crise s'aggrave, même les constructeurs allemands de haut de gamme, dont les marges faisaient jadis rêver leurs rivaux, vont avoir du mal à demeurer indépendants. La question se pose pour Daimler et BMW. Porsche ne vient-il pas de « s'adosser » à Volkswagen, en en devenant il est vrai son actionnaire de référence ? Alain-Gabriel Verdevoye
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