« J'en ai vu d'autres »

chronique politiqueJe ne suis pas surprise, c'est la vie politique, j'en ai vu d'autres, je continue à travailler »? Rama Yade fêtait ses 32 ans ce samedi et, à la fin d'une semaine particulièrement agitée, elle reconnaît seulement « avoir beaucoup dormi » pour récupérer. Pas question de s'épancher pour celle qui se veut avant tout une professionnelle de la politique?: « Cela me blesse qu'on dise que je suis là parce que je suis noire, on a voulu raconter une histoire de Cendrillon des cités, mais pas du tout, je suis un pur produit du système? Toute petite, j'adorais les débats, les biographies de grands de ce monde. Lorsque je me suis engagée en politique, je suis ?entrée dans la télé?, j'ai mis la main dans un gant. » L'épreuve l'a-t-elle « blindée »?? « Je ne suis pas en apprentissage et d'ailleurs, ce n'est pas la première crise que j'affronte. »Tout a commencé mardi soir?: dans son bureau du Quai d'Orsay, installée devant son ordinateur, le genou plié sur son fauteuil, elle surfe sur Internet. Elle vient de refuser la proposition de conduire la liste UMP aux européennes en Ile-de-France et les réactions pleuvent : « Rama Yade punie », « Sarkozy en colère », « Rama Yade grillée ». « J'ai réfléchi six mois, j'ai pris ma décision en adulte, je préfère une implantation nationale, les législatives de 2012 par exemple, pourquoi pas les régionales de 2010?? »? A-t-elle appelé l'Élysée pour s'expliquer?? « J'avais averti le président, mais je ne suis pas une enfant, il faut laisser passer l'orage. J'ai toujours conduit ma vie en voulant garder mon autonomie, j'ai une page blanche à écrire. J'ai choisi de m'engager en politique, mais pas de dépendre de mes mandats pour vivre. » Arrivée à 9 ans du Sénégal, elle ajoute?: « Quand on a immigré, on sait toujours qu'on peut être obligé de reprendre ses bagages. » Et puis, évoquant une journaliste ouzbek violée, maltraitée en prison, qu'elle a rencontrée la veille, Rama Yade lâche?: « Devant de tels drames, le reste n'a pas d'importance. » Elle prend soudain conscience qu'elle a dit non au président de la République, son mentor?: « Il ne s'agit pas d'un bras de fer, je ne veux pas spécialement m'émanciper, j'adore Nicolas Sarkozy, c'est une référence, un modèle politique comme il n'y en a pas eu depuis longtemps. »Mercredi matin, la crise rebondit. Bernard Kouchner s'en prend à « l'inutilit頻 du secrétariat d'État aux Droits de l'homme? Une attaque brutale et inattendue qui déclenche une vague de soutiens tout aussi inattendus : « J'ai reçu des appels d'Alain Juppé, d'Hubert Védrine, de Jack Lang, et même de Charles Pasqua ou Christiane Taubira »? Des ONG de gauche aux jeunes militants UMP, la popularité de Rama Yade atteint soudain des sommets? Et c'est pour elle l'occasion de défendre le travail accompli depuis dix-huit mois?: la mobilisation contre les violences faites aux femmes, la convention signée avec 17 pays africains pour sortir les enfants soldats de la guerre, la prochaine signature à l'ONU d'une convention dépénalisant l'homosexualité? Comment va se passer la cohabitation avec Bernard Kouchner désormais ? : « Il s'est excusé, il a eu des phrases très sympathiques, je ne vais pas mariner dans des sentiments négatifs. » Et ses rapports avec l'Élysée?? « J'ai parlé avec plusieurs personnes, ils ont tous trouvé cet incident inélégant, la page est tournée. » En fine politique, elle a compris qu'une crise avait chassé l'autre? « Il ne s'agit pas d'un bras de fer, je ne veux pas spécialement m'émanciper, j'adore Nicolas Sarkozy, c'est une référence, un modèle politique comme il n'y en a pas eu depuis longtemps. »
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