Négociations sensibles sur le chômage partiel

Alors que de nombreux sites industriels se mettent à l'arrêt jusqu'au début de l'année prochaine pour faire face au ralentissement de l'activité, syndicats et patronat se retrouvent ce matin au siège du Medef pour négocier sur l'indemnisation du chômage partiel. Aujourd'hui, un salarié placé en inactivité forcée ne perçoit que 50 % de sa rémunération brute, sauf accord d'entreprise plus favorable. Nicolas Sarkozy a, le 10 décembre, enjoint les partenaires sociaux d'améliorer cette allocation s'ils ne veulent pas que le gouvernement leur impose un texte.Le patronat n'est pas hostile à une revalorisation, mais souhaite que l'État en finance une partie. Actuellement, sur une rémunération minimale de 4,42 euros de l'heure, l'État verse 2,44 euros dans les sociétés de moins de 250 salariés (2,13 euros dans les autres), le reste étant à la charge des employeurs. Ces derniers craignent d'assumer seuls un futur coup de pouce. La CGPME est entrée dans la négociation en indiquant qu'elle refuserait tout surcoût pour les petites entreprises. Le gouvernement a, certes, promis de consacrer au chômage partiel une partie des 500 millions d'euros dédiés à l'emploi dans le plan de relance. Mais sans préciser l'ampleur de son engagement.De leur côté, les syndicats entendent aller au-delà de la simple question de l'indemnisation et veulent revoir en profondeur un dispositif issu d'un accord interprofessionnel de 1968, revu en 1993. La CFTC défend, par exemple, l'idée d'une prise en charge à hauteur de 80 % du salaire antérieur, mais qui intégrerait aussi les primes et les congés payés, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Outre un maintien total de la rémunération, la CGT souhaite, elle, une mutualisation entre donneurs d'ordres et sous-traitants.Pour gérer l'urgence, en attendant un éventuel accord paritaire, le gouvernement a déjà assoupli le recours au chômage partiel. Il a donné consigne aux préfets de recevoir « favorablement » les demandes des employeurs. Il a aussi présenté un projet de décret étendant de quatre à six semaines la durée maximale d'utilisation. Enfin, il a quasi doublé ? de 19 à 39 millions d'euros ? la somme dédiée à l'indemnisation du chômage partiel dans le budget 2009. Mais il ne s'agit, pour l'instant, que de faire face à l'afflux de sollicitations des entreprises. Pas de mieux indemniser les salariés. A. L.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.