« Le doublement des impayés révèle une crise sans précédent »

Du jamais vu. La crise actuelle surprend tous les acteurs de l'économie. Dans l'entretien qu'il a accordé à « La Tribune », Michel Mollard, président du directoire d'Euler Hermes Sfac, relève un indicateur supplémentaire de l'ampleur de la récession(la Banque de France estime que le PIB baissera de 0,7 % au dernier trimestre) : l'envolée des impayés, d'un niveau inconnu, y compris lors de la dernière récession, celle de 1993. « Par rapport au premier semestre, les impayés ont doublé. C'est extrêmement brutal. En 1993, la hausse était de 50 ou 60 %. C'est une crise sans précédent », estime Michel Mollard. Face à cette situation, le gouvernement vient de mettre en place un nouveau dispositif d'assurance-crédit, en accord avec Euler Sfac. Pendant une période de six mois, éventuellement renouvelable, l'État double le niveau d'assurance. Autrement dit, si Euler Sfac s'engage à assurer les créances sur une entreprise à hauteur de seulement 50 % (en raison d'un risque relativement important), l'État assure lui aussi 50 %. Les premiers contrats de ce complément d'assurance-crédit public (CAP) ont été signés vendredi à Marseille, avec quatre grandes entreprises importantes (Lafarge, Saint-Gobain Vitrage, Vicat, Richardson). « Qu'il s'agisse d'entreprises ayant beaucoup de clients dans le bâtiment n'est pas indifférent », souligne Michel Mollard. « Beaucoup de PME du secteur sont fragilisées. Les entreprises clientes de Lafarge ou Saint-Gobain Vitrage, concernées par ce CAP, ne représentent que 2 à 3 % du chiffre d'affaires de ces grands groupes. Mais il est important que ceux-ci puissent continuer à servir ces PME qui ont besoin du crédit fournisseur. » Michel Mollard ne perçoit pas de baisse du crédit interentreprises, qui atteint au total 1.600 milliards d'euros. « Nos encours sont stables, même si le nombre de défaillances d'entreprises augmente selon un rythme annuel de 15 %. »Et s'agissant du crédit bancaire, il refuse d'accuser les banques, soupçonnées de frilosité face à toute demande de crédit : « Le vrai problème, aujourd'hui, c'est le niveau des carnets de commandes. Les entreprises ne peuvent investir quand leur activité s'effondre. » Même si Michel Mollard approuve les mesures du plan de relance, visant à apporter de la trésorerie aux entreprises, il insiste sur la nécessaire augmentation de l'investissement public. n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++© drNos encours sont stables, même si le nombre de défaillances d'entreprises augmente de 15 % par an.
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