La crise pousse Lazard et Rothschild à recruter de nouveaux banquiers

Quand les autres vont mal, c'est le meilleur moment pour attaquer. Depuis six mois, les banques d'affaires licencient à tour de bras pour faire face à la disparition de certaines activités de marché. Mais, en parallèle, elles réduisent aussi leurs effectifs de conseil en fusions-acquisitions, pour anticiper un recul de l'activité. Pour autant, certaines banques d'affaires spécialisées dans le conseil, épargnées par les lourdes pertes, en profitent pour évoluer à contre-courant du marché et embaucher. En Europe, Lazard et Rothschild ont adopté cette politique. La première vient de recruter à Paris les deux responsables des financements des opérations LBO de Royal Bank of Scotland, François Guichot-Pérère et Geoffroi de Saint-Chamas. Le suivi des fonds d'investissement, notamment pour conseiller les opérations de restructuration, fait partie de ses axes de développement. Lazard a également fait venir Wouter Gabriëls, ancien membre du cabinet du Premier ministre belge, et trois anciens banquiers de chez Lehman Brothers : Alexis de Rosnay, Frédéric Legmann et Fabrizio Cesario. Au total, une dizaine de banquiers ont été recrutés ces derniers mois en Europe chez Lazard. Les deux banques d'affaires concentrent leurs embauches sur des banquiers seniors capables de générer des affaires en décrochant des mandats. Les recrutements sont venus renforcer les domaines restés actifs malgré la crise, comme la pharmacie mais surtout le secteur financier. Même chose chez Rothschild qui a embauché une dizaine de personnes pour suivre le secteur bancaire. Elle a profité de la faillite de Lehman Brothers pour s'attacher les services d'Antonio Villalon et de trois autres anciens de Lehman, ainsi que de Jonathan Warburton, un ancien de Citigroup. « Nous en profitons pour nous renforcer sur le secteur financier, qui est notre priorit頻, explique Olivier Pecoux, associé gérant chez Rothschild. Lors de la précédente crise en 2001, la banque avait supprimé plusieurs postes et avait regretté ce manque d'effectifs lorsque le marché avait rebondi deux ans plus tard. Cette fois, Rothschild et Lazard préfèrent réaliser des économies en diminuant les bonus de leurs banquiers plutôt que de réduire les effectifs, même si les départs naturels, de jeunes essentiellement, d'environ 10 % par an ne sont pas remplacés. Du côté de Lazard, on indique que si de nouvelles opportunités de recrutements se présentent, la banque les saisira, justifiant son esprit conquérant. À terme, Lazard et Rothschild espèrent voir ces efforts récompensés par des gains de parts de marché sur les autres banques d'affaires. « Nous avons l'ambition de devenir durablement une des cinq premières banques-conseils dans le monde, présente dans toutes les régions », conclut Olivier Pecoux.Matthieu Pechberty
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