L'inflation espagnole dégringole jusqu'à 1,4 %

Enfin une bonne nouvelle pour les grands argentiers espagnols, qui en ont bien besoin : l'inflation poursuit, et même accélère, sa spectaculaire dégringolade. Le recul de l'indice des prix de 0,5 % en glissement mensuel enregistré en décembre la porte, en effet, en rythme annuel, à 1,4 %, son plus bas niveau depuis tout juste dix ans. Et, pour la première fois, elle est désormais inférieure à celle enregistrée dans la moyenne de la zone euro. On mesurera le chemin parcouru si l'on se souvient qu'en juillet dernier, elle caracolait encore à 5,3 % !Si le contexte de « coup de froid » économique se traduit par un ralentissement de la hausse des prix dans presque tous les pays européens, la chute, toutefois, est donc plus rapide en Espagne qu'ailleurs. Pour divers motifs : d'abord parce que l'économie hispanique est davantage dépendante que ses voisines du pétrole importé, qui satisfait à lui seul près de 50 % de ses besoins énergétiques. Que ce soit à la hausse ou à la baisse, le prix des hydrocarbures se traduit par un impact plus important sur l'évolution de l'inflation.Chute de la consommationAinsi, les transports ont enregistré en glissement annuel une baisse des prix de ? 5,6 %, essentiellement liée à la rubrique « carburants et combustibles » (? 12,9 %). Mais ce recul prononcé des prix est aussi lié au modèle espagnol de développement, basé essentiellement ? outre l'immobilier ? sur la demande intérieure, longtemps dopée par des taux d'intérêt qui étaient négatifs en termes réels lorsque l'inflation était élevée. L'impact est donc particulièrement sensible lorsque s'essouffle rapidement, comme c'est désormais le cas, la consommation des ménages. Quoi qu'il en soit, le recul de l'inflation espagnole à un rythme plus rapide que celui de ses principaux partenaires commerciaux devrait contribuer à une tâche que l'actuel gouvernement juge prioritaire : l'amélioration de la compétitivité internationale des produits nationaux, longtemps érodée par l'évolution défavorable de leurs coûts. C'est une urgence alors que le déficit des comptes courants atteint de près de 11 % du PIB, et que les actuelles convulsions financières internationales rendent son financement très délicat.Thierry Maliniak à Madrid
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