En récession, l'Italie veut éviter un plan de relance

La troisième économie de la zone euro, l'Italie, ne devrait pas sortir de la récession avant l'an prochain. Le ministre italien de l'Économie et des Finances, Giulio Tremonti, a reconnu hier après-midi à mots couverts que le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de 2 % en 2009, comme le prévoit la Banque d'Italie dans son bulletin économique paru au même moment. « Il est prévu que la phase récessive se poursuive en 2009 et que le PIB recommence à croître en 2010, grâce à une reprise de l'économie mondiale et des échanges internationaux », indique la Banque centrale italienne. « Tous ces chiffres sont réalistes », s'est borné à dire le ministre à propos de ces différentes prévisions pessimistes. La Banque d'Italie annonce un recul du PIB de 0,6 % pour l'an dernier et une croissance de seulement 0,5 % en 2010. La cause principale de cette récession sera le recul des exportations de la Péninsule. Elles baisseront en effet de 5,5 % cette année, après une érosion de 0,9 % en 2008. La reprise mondiale devrait en revanche pousser l'export de 4 % en 2010. Si la consommation des ménages italiens souffrira moins de la crise cette année que l'an dernier (avec un recul de 0,2 % contre 0,4 % en 2008), les investissements, en chute de plus de 7 %, plomberont l'économie transalpine. Cela ne justifie cependant pas, aux yeux de Giulio Tremonti, de recourir à des plans conjoncturels grevant la dette publique de l'Italie. Selon la Banque d'Italie, la dette publique, déjà la plus élevée d'Europe avec 104,1 % du PIB en 2007, a atteint 105 % en 2008. Le déficit public était de 2,6 % du PIB en 2008 alors que le gouvernement tablait sur 2,4 %. Cela explique la prudence de Rome à ne pas surenchérir les plans de relance français, allemand ou britannique afin d'éviter un déclassement de sa note sur les marchés financiers comme cela vient d'arriver à la Grèce. Intervention minimaleDu coup, le ministre italien des Finances fait de nécessité vertu et répète à l'envi que « soutenir la demande en s'endettant n'est pas la bonne politique », critiquant tant les relances américaine que française ou allemande. Le modeste « décret-loi anticrise » que le Parlement italien examine ces jours-ci « n'aura substantiellement aucun effet en termes d'endettement en 2009 et les deux années suivantes », remarque la Banque d'Italie. À peine 5,6 milliards d'euros ont été dégagés pour venir en aide aux ménages et aux entreprises italiens, ces dernières étant les parents pauvres de cette mini-relance, seul 1,4 milliard étant débloqué pour les firmes.
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