Cela avait été annoncé l'année dernière, c'est désormais chose faite. Le Théâtre national de Chaillot vient d'entamer un virage drastique dans sa programmation qui sera presque entièrement consacrée à l'art chorégraphique. À la tête de ce nouveau temple de la danse, Dominique Hervieu et José Montalvo signent avec « Good Morning Mr Gershwin » leur première création dans le cadre de leur mandat. Et s'il fallait y voir un signe, c'est sans doute celui de la diversité et de l'énergie qui transparaît tout au long de cet hommage endiablé au célèbre compositeur américain de « Rhapsody in Blue ».Le duo avait déjà partagé son amour pour le musicien en mettant en scène « Porgy and Bless ». Il prolonge son travail avec ce portrait chorégraphié. Présentée en septembre dernier à la biennale de Lyon, la pièce est du pur Hervieu-Montalvo. On retrouve un immense écran où sont projetées des vidéos loufoques et colorées avec lesquelles les danseurs jouent constamment et dont l'esprit rappelle celles de l'artiste Pierrick Sorin.Côté danse, on saute allègrement du charleston au jazz en passant par le hip-hop. Tout se mélange joyeusement à la manière des comédies musicales de Broadway sur les plus grands airs de Gerswhin. Le spectacle est un joli tohu-bohu entraînant et foisonnant. Seuls quelques moments d'accalmie ponctuent les 1?h?20 de la pièce. Ce sont d'ailleurs ceux qui apparaissent les moins spontanés,.Le tandem de chorégraphe a indéniablement trouvé en Gershwin une inspiration qui se marie idéalement à leur univers. Le triangle que forment ces trois créateurs enferme une même conception qui balaye les échelles de valeur entre les arts dits « majeurs » et « mineurs ». « Good Morning Mr Gershwin » célèbre le mélange du savant et du populaire, le métissage des cultures. Olivier Le Floc'h

latribune.fr

28 Jan 2009, 1:35

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