Aubry et Royal tentent un rapprochement au PS

Trois mois après le calamiteux congrès de Reims, ce n'est pas encore la Saint-Valentin au parti socialiste mais l'heure n'est plus au massacre. Depuis quelques jours, les tentatives de rapprochement se multiplient entre la direction « aubryste » et la minorité « royaliste ». « Quelquefois les circonstances dictent les comportements », note un responsable du PS, pour qui la gravité de la crise implique un « impératif catégorique » de rassemblement. Tour à tour, Ségolène Royal et Martine Aubry ont proclamé leur refus d'une « guerre des dames ». « Martine Aubry est la chef du PS et moi, je suis derrière », a affirmé l'ex-candidate à la présidentielle sur Canal Plus. « Ségolène, je la respecte beaucoup, je sais que c'est tentant de m'opposer à elle. C'est une femme courageuse et déterminée », a renchéri la première secrétaire du parti dans « Le Parisien ». Concrètement, la direction du PS a accepté le principe d'une « réunion collective » avec les représentants du courant « royaliste », qui doit avoir lieu « dans les prochains jours », selon David Assouline. Preuve du réchauffement, ce partisan de Ségolène Royal vient de partir en mission à l'île de la Réunion au nom du PS. un accord sur l'entrée de quatre ou cinq « royalistes » au secrétariat national du parti, pour l'instant monopolisé par les alliés de Martine Aubry fait l'objet des discussions. désignation irritanteLa maire de Lille a ouvert la voie en annonçant son intention de nommer secrétaire à l'outre-mer Christophe Caresche, membre du « pôle écologique », qui avait voté Ségolène Royal à Reims. Mais cette désignation a irrité certains « royalistes », qui redoutent une « vente à la découpe » de leur courant et réclament un rôle de premier plan pour leur chef de file. De l'autre côté, certains partisans « fabiusiens » et « hamonistes » de Martine Aubry refusent « l'ouverture » au courant de l'ancienne candidate à la présidentielle, officiellement au nom de l'ancrage à gauche du PS, officieusement par rejet de toute remise en selle de Ségolène Royal au sein du parti. Mais la perspective toute proche des élections européennes, qui s'annoncent difficiles pour les socialistes, menacés par une poussée parallèle de l'extrême gauche et du MoDem centriste, constitue une pression supplémentaire en faveur du rassemblement. Dans un sondage récent, le dirigeant du NPA, Olivier Besancenot, apparaît plus que jamais comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire aux relations internationales, a jugé la semaine dernière que le PS pourrait réserver « deux, voire trois » des huit têtes de liste aux amis de Ségolène Royal.
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