« Innovation et diversification. » Chris Viehbacher, le nouveau patron de Sanofi-Aventis, tient parole. Trois mois après avoir exposé sa stratégie, il a déjà mis la main sur deux fabricants de génériques ? sans compter le tchèque Zentiva ? et depuis hier, sur une société de biotechnologie californienne, BiPar Sciences, spécialiste du traitement du cancer. « Après le rachat de génériqueurs des pays émergents qui doperont la croissance des ventes à court terme, l'acquisition d'une biotech permet de renforcer le portefeuille de médicaments à moyen terme », résume Philippe Lanone, analyste chez Natixis. Le laboratoire déboursera « 500 millions de dollars au maximum » (385 millions d'euros) en fonction des avancées de BiPar. En effet, comme la majorité des biotechs, la société ne commercialise pas encore de médicaments mais possède un produit en phase II de développement (sur trois) qui vise surtout les patientes non éligibles aux traitements actuels du cancer du sein (environ 20 %). Pari risqu髠Comme tout rachat de biotech, le pari est risqué mais pourrait rapporter plusieurs centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires en cas de succès du produit », estime Philippe Lanone. Le taux de croissance du marché des anticancéreux (10 %) est deux fois supérieur à celui de la pharmacie dans son ensemble, mais les frais de recherche y sont élevés. De quoi justifier l'achat d'une société avancée dans ses recherches. De plus, cette pathologie représente 12 % du chiffre d'affaires de Sanofi, mais deux de ses médicaments vedettes ? Taxotère et Eloxatine ?, qui ont généré plus de 3 milliards de ventes l'an dernier, perdront leur brevet en 2010. Le groupe possède en interne 10 médicaments en développement dans ce domaine. Mais Chris Viehbacher s'est aussi fait un devoir d'aller chercher à l'extérieur les sociétés les plus prometteuses. AUDREY TONNELIER

latribune.fr

28 Avr 2009, 3:09

Partager :