Et pendant ce temps-là, la Bourse de Mumbai repart

Étonnant. Alors qu'ils invoquaient les élections législatives et leur issue incertaine comme un des arguments clés pour rester à l'écart du marché indien, un grand nombre d'investisseurs semblent passer désormais outre ces inquiétudes. Ainsi, depuis quelques semaines, la Bourse indienne, particulièrement malmenée au premier trimestre par rapport à ses pairs du monde émergent, revient en force sur la scène boursière. Si, à la fin du mois de mars, l'indice Sensex n'affichait qu'un gain modeste de 0,6 % ? contre 30 % pour la bourse de Shanghai, 25 % pour celle de Russie et 9 % pour celle du Brésil ?, il s'envole désormais de plus de 34 % depuis son plus bas annuel, touché le 9 mars dernier. Cette récente avance lui permet même de revenir à des progressions depuis le premier janvier supérieures à 16 %. Certes, l'incertitude politique est loin d'être balayée, mais, fait nouveau, plusieurs économistes évoquent divers facteurs susceptibles de jouer en faveur d'une stabilisation de la crise dans ce pays vers la fin de l'année. La croissance se contracte ? le FMI l'envisage à 5,1 % cette année contre 7,3 % l'an dernier ? mais elle reste tout de même la plus forte au monde après celle de la Chine. Le sous-continent pourrait également, selon eux, profiter de la chute du coût des matières premières et d'une poursuite de la détente monétaire. Sur ce dernier point, comme le rappelle Delphine Cavalier, auteur d'une étude sur ce pays chez BNP Paribas, « la déflation laisse le champ libre à la banque centrale pour continuer à réduire les taux directeurs ». ricochetSelon plusieurs sociétés de gestion, ces arguments pourraient plaider pour un soutien de la consommation domestique qui déclencherait, par ricochet, une poursuite de la hausse des marchés financiers. Sur cette base, UBS s'attend, par exemple, à une hausse de 23 % de l'indice Sensex dans les douze mois qui viennent. Et ce d'autant que les valorisations atteignent aujourd'hui sur le marché des actions indiennes des records de faiblesse. Selon des statistiques compilées par Bloomberg, les entreprises cotées en Inde ne se négocieraient désormais plus qu'autour de 11,3 fois leur bénéfice. Ce qui, même après la récente hausse, constitue un plus bas depuis au moins 2004. Marjorie Bertouille
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