L'homme qui a remis Nexter sur les rails

Luc Vigneron a dû accueillir sa nomination à la tête de Thales avec soulagement. Car, depuis deux ans, sans pouvoir les concrétiser, ce patron discret, pour ne pas dire taiseux, avait des envies d'ailleurs. Loin de Nexter (ex-Giat), une société moribonde à son arrivée en 2001 que cet X-Ponts de 54 ans, grand ami de Patrick Kron, le PDG d'Alstom, a remise au carré avec un certain succès. Sous sa houlette, Nexter est enfin devenue profitable depuis 2006, après avoir cumulé plus de 1 milliard d'euros de recapitalisation publique. En contrepartie, Luc Vigneron a fait subir au groupe d'armement terrestre une terrible cure d'amaigrissement. Dans son périmètre, le chiffre d'affaires passant de 1 milliard d'euros environ à la fin des années 1990 à 580 millions en 2008. Et dans ses effectifs, avec la suppression de quelque 3.000 emplois. Face à des syndicats hostiles, l'ex-directeur de la stratégie d'Alcatel-Alsthom connaîtra là un baptême du feu social douloureux. Mais il tiendra bon, soutenu contre vents et marées par l'État, et notamment par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense entre 2002 et 2007. Luc Vigneron, qui n'a pas à son tableau de chasse un grand contrat à l'export (char Leclerc), considère alors qu'il a rempli sa mission prioritaire. À juste raison. Mais Hervé Morin comptera sur lui en 2007 pour nouer des alliances européennes entre Nexter et des groupes allemands ou britanniques. Sans succès jusqu'ici. M. C.Luc Vigneronfutur PDG de Thalesportrait
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