Transdev bientôt à vendre  ?

Le scénario d'une recomposition du capital de Transdev revient en force. Quatrième opérateur de transport urbain en Europe, grand spécialiste du tramway, Transdev réalise 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Son capital est détenu à près de 70 %, directement et indirectement, par la Caisse des dépôts et consignation (CDC), et à 25,6 % par la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Comme une revue stratégique menée par l'État fait actuellement l'inventaire de l'ensemble des actifs de la RATP, les rumeurs vont bon train.Selon nos informations, la RATP aurait renoncé à devenir actionnaire majoritaire de l'opérateur, lasse des querelles avec le management de Transdev. Et de l'intransigeance sur ce point de la CDC, qui fait barrage à cette ambition. La RATP aurait en outre mandaté la banque d'affaires de Jean-Marie Messier (Messier Partners) sur ce dossier. Interrogé sur ce sujet, le PDG de la RATP, Pierre Mongin, n'a pas souhaité nous répondre.« La sortie de la RATP est un préalable, d'un point de vue contractuel, à toute recomposition du capital de Transdev. Nous attendons que la régie se retire pour examiner, ensuite, le cas de cette filiale », indique de son côté le président de la commission de surveillance de la CDC, le député UMP de Haute-Savoie Michel Bouvard. La Caisse pourrait soit demeurer au capital et éventuellement rechercher un nouvel actionnaire, soit décider de faire évoluer l'actionnariat de Transdev.solutions d'avenirDu côté de l'Élysée, certains n'hésitent pas à affirmer en coulisse que Transdev ne fait plus partie des activités stratégiques de la Caisse. Cette dernière, il est vrai, a enregistré l'an dernier la première perte de son histoire. Et elle a contribué, aux côtés de l'État, en début d'année à la création du Fonds stratégique d'investissement (FSI) à hauteur de 6 milliards d'euros. Transdev, dans l'expectative, aurait quant à lui mandaté Jean Peyrelevade afin de dégager des solutions d'avenir.Reste que la Caisse des dépôts continue de soutenir sa filiale. Elle a ainsi refusé le transfert de Transdev au sein du FSI, « qui aurait pu être un signe de désengagement », note un observateur. La CDC comme d'ailleurs la RATP ont soutenu en 2007 le rachat par Transdev du néerlandais Connexion, qui avait doublé le chiffre d'affaires de l'opérateur français. Température prise chez les acteurs du transport urbain, une redistribution des cartes ne semble pas attendue à court voire à moyen terme. La RATP, si elle souhaite en sortir, aurait tout intérêt à négocier.Une affaire à suivre, alors que le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, doit justement s'exprimer, durant la deuxième quinzaine de juin, sur l'avenir de ses filiales face à la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Les grands concurrents de Transdev, Veolia Transport ainsi que la filiale de la SNCF Keolis, suivront sans doute ce dossier de très près.
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