Cannes ignore la crise

La crise ? Quelle crise ? À Cannes, les mots chômage, pouvoir d'achat ou récession sont bannis du vocabulaire? le temps du festival. Les plus grandes marques de luxe ont fait le déplacement pour lancer leurs produits, stars à l'appui. Comédiens, metteurs en scène, producteurs, couturiers ou people se pressaient ainsi nombreux, lundi soir, sur la plage du Carlton où le studio Disney Pixar célébrait en beauté la projection du très beau « Là-haut », le dernier film d'animation issu du studio, présenté par l'équipe (venue au complet), en ouverture du festival.La crise est également absente des écrans. Faute de temps peut-être : il faudra bien un ou deux ans avant qu'arrivent des films inspirés par le sujet, les réalisateurs comme nombre de leurs semblables n'ayant rien vu venir.Les films projetés à Cannes en sélection officielle ou dans les sections parallèles traitent de tout autre chose. D'amour, beaucoup. À commencer par « Étreintes brisées », le dernier Almodovar (présenté mardi prochain). Idem pour le décevant « Bright Star » de Jane Campion, à l'écran hier soir, où il est question des amours du poète John Keats et de sa voisine. Bien plus réussi, « Nuit d'ivresse printanière » de Lou Ye, balade à la « Jules et Jim », tourné clandestinement en Chine. Est-ce pour conjurer le mauvais ?il ?hommage aux pairsLes films gore sont bien représentés aussi. Drôle, mais néanmoins interminable et un peu vain, « Thirst, ceci est mon sang » du Coréen Park Chan-wook met en scène un prêtre devenu vampire. Il sera également question de vampires dans « Drag Me to Hell » de Sam Raimi, mercredi prochain. Et Lars Van Trier revient tenter sa chance pour une palme d'or avec un film d'horreur, « Antichrist ».Enfin, il sera beaucoup question d'histoire les prochains jours. Avec « l'Armée du crime », le film de Robert Guédiguian sur le réseau Manoukian et l'implication de la police française aux côtés des nazis pendant la guerre. Quentin Tarantino avec « Inglorious Basterds » (mercredi) et Marco Bellocchio avec « Vincere » (mardi) reviennent également sur la période.Reste que la plupart de ces cinéastes rendent cette année hommage à leurs pairs ou à leurs aînés à travers leur film. En multipliant les références aux ?uvres qui les ont marqués. Comme si, en période de crise, ils se tournaient vers ce qui demeure l'essentiel à leurs yeux.Yasmine Youssi, à Canne
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