Les plus riches sont, eux aussi, confrontés à des arbitrages en temps de crise. L'époque où l'argent coulait à flots est révolue. Place à la rationalisation des achats. Qu'à cela ne tienne ! Faute de clients, les groupes de luxe ont, comme ces derniers, décidé de réduire les vannes. Plus de dépenses inutiles. Mieux vaut encore fermer des boutiques plutôt que de risquer de perdre son statut de secteur industriel le plus rentable aux côtés des laboratoires pharmaceutiques. D'autant que la majorité de ces principaux acteurs sont cotés en Bourse et que, dans ce cadre, des marges élevées peuvent vite constituer un argument d'investissement prépondérant. L'évolution des cours des actions de certains d'entre eux en témoigne. Depuis le début de l'année, LVMH, PPR et Luxottica ont regagné leurs titres de noblesse en affichant un gain de plus de 20 %. Et cela alors que le CAC 40 et l'Euro Stoxx 50 sont redescendus sous leurs niveaux de début d'année. Est-ce à dire pour autant que les groupes de luxe sont en passe de retrouver leurs multiples de bénéfices historiques enviables, proches de 18 fois leurs bénéfices ? Il serait hâtif de répondre par l'affirmative même si l'on peut considérer qu'une prime boursière par rapport au marché soit justifiée. « Les sociétés ont dans l'ensemble fait preuve d'une grande réactivité tant sur le plan de la gestion de leurs stocks que de leurs coûts », note Caroline Reyl, gérante du fonds Premium Brands chez Pictet. Tout en reconnaissant que la visibilité reste mauvaise sur l'évolution de leur chiffre d'affaires, l'experte estime que les groupes ont montré une certaine capacité à conserver leur marge. En moyenne, leur rentabilité opérationnelle avoisine 25 %. Portée, notamment, par les grandes marques de maroquinerie telles que Louis Vuitton dont la profitabilité dépasserait les 40 %. Fabio Marquetty

latribune.fr

29 Mai 2009, 1:39

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