Organisation des examens  : les universités placées sous surveillance

Il y a la détermination sans faille de la coordination nationale des universités. Et le principe de réalité qui pousse les universités à assurer une fin d'année à peu près normale. D'où un étiolement du mouvement qui dure depuis début février (ils n'étaient que 1.500 à 5.000 personnes à manifester à Paris le 14 mai).Surtout, le gouvernement durcit le ton, agitant à nouveau les chiffons rouges des sanctions financières pour les enseignants-chercheurs et des diplômes sans valeur pour les étudiants. Dans « Le Figaro », le Premier ministre a déclaré jeudi avoir « demandé à Valérie Pécresse d'étudier » le « report des examens en septembre et l'organisation des épreuves en dehors de l'enceinte des universités bloquées », évoquant six établissements concernés (Caen, Grenoble III, Paris III, IV et X, Toulouse II). Une façon de laisser penser qu'il reprend le dossier en main ?Sur le terrain, la situation n'est pas si dramatique. Les universités étudient de telles solutions depuis les vacances de Pâques. Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, une quarantaine sur quatre-vingt-trois (vingt n'ont jamais été touchées) a déjà largement entamé le processus. Et voté de nouveaux calendriers avec le plus souvent des reports d'examens d'une à cinq semaines (voire en septembre mais pour la seule session de rattrapage). Six à dix universités restent perturbées, dont seulement deux ou trois cas « difficiles » tels Paris IV Sorbonne, Toulouse II Le Mirail, Caen (Grenoble III a levé le blocage mercredi). De fait, à Paris IV, on précise que « rien n'est organisé pour le moment ». Les trois conseils centraux de l'université ont même officiellement évoqué fin avril, sur proposition du président, « la neutralisation du semestre ». Une solution illégale très minoritaire. La plupart des présidents d'université, qu'ils soient pro ou anti-loi sur l'autonomie, cherchent à défendre la valeur de leurs diplômes.reprise en mainL'Unef, qui sera reçu lundi avec les autres organisations étudiantes par Valérie Pécresse, estime que le gouvernement, par ses « provocations verbales », « instrumentalise la question des examens pour pousser à la sortie de la crise par la force », confie son président, Jean-Baptiste Prévost. Rue Descartes, on indique être « dans une logique d'accompagnement » mais on regarde de près les plans de réorganisation des universités. Ces derniers, « expertisés » par le ministère et les rectorats concernés, doivent en effet répondre à certains critères (cohérence des contenus, modalités du contrôle des connaissances, etc.), et peuvent donc se voir retoqués. De quoi rassurer parents et étudiants. Mais l'autonomie à 100 % attendra. Clarisse Jay
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