Le président de Gecina sauve sa tête

Au terme d'une assemblée générale (AG) de près de six heures, Joaquin Rivero a sauvé son poste, hier. Le président de la foncière française Gecina a pourtant été vivement critiqué sur sa gestion par les actionnaires minoritaires. Dans la ligne de mire de ces derniers : l'acquisition de 49 % de la société immobilière espagnole Bami, en partie possédée par? Rivero lui-même, pour la coquette somme de 107,8 millions d'euros. Mais aussi l'avance de 60 millions consentie par Gecina à Bamolo, une société basque, ainsi qu'un investissement de 101 millions d'euros effectué par Gecina dans un fonds luxembourgeois, Stratum. Sans oublier l'acquisition, en 2007, d'actions Eiffage pour 106,62 millions d'euros, qui se solde aujourd'hui par une moins-value de 94 millions? Ces opérations avaient été jugées contraires à l'intérêt social de Gecina par l'Adam (association de défense des actionnaires minoritaires), qui avait saisi le procureur de la République de Paris, le 13 avril.La présidente de l'Adam, Colette Neuville, est à nouveau montée au créneau, lors de l'AG, jugeant que Rivero opposait « une langue de bois » aux questions des actionnaires sur ces opérations controversées. Elle-même n'a pu obtenir de réponse à ses interrogations sur l'identité des actionnaires de Bamolo et de Stratum, pas plus que sur le montant de la dette de Bami. Excédée, Colette Neuville a déposé deux résolutions visant à mettre fin aux fonctions de Joaquin Rivero et d'Antonio Truan, directeur général de Gecina. Après une suspension de séance de trois quarts d'heure, le conseil d'administration a intégré ces résolutions à l'ordre du jour, en précisant qu'il voterait contre. De fait, les résolutions de Colette Neuville ont été rejetées à plus de 96 % des voix. Tout comme les autres amendements proposés par la présidente de l'Adam, qui souhaitait notamment voir le montant des jetons de présence alloués aux administrateurs divisé par deux.retour en grâceC'est dire si les principaux actionnaires de Gecina avaient bel et bien signé une paix des braves avant l'AG. Il y a encore un mois, Joaquin Rivero semblait pourtant très isolé, le groupe immobilier espagnol Metrovacesa, actionnaire de Gecina à 27 % et l'assureur Predica (8,2 % du capital) s'étant rangés dans le camp de l'Adam pour contester la gestion du patron de Gecina, propriétaire de 31 % du capital avec son allié, l'investisseur Bautista Soler. Le cours de Gecina a chuté de 2,32 % hier, à 59 euros : les analystes, qui espéraient que l'AG leur donne davantage de visibilité sur la stratégie de Gecina, en ont été pour leurs frais.
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