L'arabica risque de manquer l'année prochaine

matières premièresAlors qu'elles mûrissent au soleil de la Colombie et du Brésil, les cerises de café de type arabica cristallisent l'attention des traders. « L'offre de café reste tendue, notamment en raison de problèmes climatiques en Amérique centrale et en Colombie », précisait hier l'International Coffee Organization dans son rapport mensuel. Sur les marchés, les contrats à terme montrent que la prochaine récolte, qui démarre en juillet outre-Atlantique, risque d'être faible, principalement sur l'arabica. Les cours de l'arabica sur l'ICE affichent un gain de près de 24 % depuis le début de l'année, à 123,70 cents par livre hier, alors que sur le Liffe le robusta reste stable.spécialistes stressésEt le phénomène se répercute sur l'ensemble de l'industrie : l'indice du café calculé par l'International Coffee Organization, qui synthétise les différents types de café, a touché début juin un plus-haut depuis septembre dernier à 131,24 cents. Le stress qui s'empare des spécialistes de la caféine s'explique partiellement par le cycle bisannuel de la production de café. La productivité des caféiers est en effet inégale selon les récoltes : les rendements importants d'une année obèrent la production de l'année suivante, puisqu'ils signifient que la croissance du plant s'est concentré sur les fruits plutôt que sur les branches qui feront les grains de café de l'année d'après. Or la récolte 2008-2009 était celle du haut de cycle au Brésil ; la saison 2009-2010 ne peut donc que s'avérer inférieure. Et la campagne 2008-2009, qui aurait dû être faste, a déjà été décevante pour cause de météo trop humide en Colombie. Au total, le déficit de café a atteint 2 millions de sacs l'année dernière, et le marché s'attend à pire puisque la consommation reste stable alors que la production chute. « Le prix élevé des engrais et les difficultés d'accès au crédit risquent de peser sur les rendements en 2009-2010 », estiment les experts de Natixis.Un risque qui a conduit le gouvernement brésilien à proposer des prêts bonifiés à la filière, tout en s'engageant à acheter 3 millions de sacs de la production annuelle avec une forte prime. Il en va en effet de la réputation du premier producteur mondial, qui se fait tous les ans tailler des croupières par le Vietnam et plus récemment par l'Indonésie.
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