Le Pentagone à la française  : les candidats se dévoilent

CONSTRUCTIONC'est le plus grand chantier de bâtiment jamais lancé en France en un seul bloc. Il s'agit d'édifier à Balard, au sud de Paris, un Pentagone à la française ? plus exactement, un site destiné à regrouper toute l'administration centrale du ministère de la Défense. Les chiffres sont éloquents : le coût d'investissement à Balard est estimé à 600 millions d'euros. Soit près du double du coût d'un des plus grands chantiers de bureaux en cours en Île-de-France, la rénovation de l'ex-tour Axa (dans le quartier de La Défense). L'heureux lauréat emportera un contrat totalisant près de 2 milliards d'euros.Les groupes de BTP avaient jusqu'à hier soir pour faire acte de candidature. Selon nos informations, un groupement associant Vinci à GDF-Suez, un autre alliant Bouygues Construction à Veolia et Thales ont répondu, Eiffage étant réputé en revanche y être aller seul. La réception des candidatures marque le début d'un processus de longue haleine. Le dossier de consultation dévoilant les spécifications du projet sera remis le 21 septembre. S'ouvrira alors un « dialogue compétitif » où le maître d'ouvrage formalisera ses desiderata et les entreprises leur offre. Les candidats devront remettre une première proposition en janvier 2010, une seconde à l'été puis une offre ferme en juin 2011.Le projet est d'une rare complexité. Par son ampleur d'abord. 120.000 m2 à rénover sur la parcelle Est, 130.000 m2 de locaux neufs et 17.000 m2 de bâtiments à rénover sur la partie centrale, enfin 90.000 m2 de bureaux neufs à édifier dans la corne Ouest. Sur le plan logistique, le chantier, coincé entre le périphérique et une ligne de tramway, ne sera pas mince à gérer.« secret défense »Au-delà, le lauréat signera un contrat de partenariat au terme duquel il devra assurer l'entretien et la maintenance des bâtiments, mais aussi la restauration, l'hébergement, la gestion du parc informatique (10.000 à 12.000 postes). Il devra également fournir une partie des systèmes d'information, en assurant la stricte sûreté des données, et garantir la sécurité des approvisionnements en énergie. On comprend mieux pourquoi Bouygues se serait allié avec Thales, ou Vinci avec GDF-Suez. Réaliser ces services dans un environnement « secret défense » pimentera un peu plus les choses.« Le principal enjeu pour le ministère, c'est de faire en sorte que le lauréat ne passe pas sous un contrôle étranger indésirable, note à cet égard Thomas Courtel, avocat au cabinet Gide. C'est sans doute pour cette raison que le ministère a souhaité que la Caisse des dépôts dispose d'une participation minoritaire au capital de la société de projet, quel que soit le lauréat. » Sophie Sanchez
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