Une épée de Damoclès pour le tourisme

Une pandémie mondiale de grippe A l'hiver prochain aurait d'importantes répercutions sur l'économie mondiale en général et sur le secteur du tourisme en particulier. Le coût pour l'économie mondiale pourrait être cent fois plus élevé que lors de la crise du SRAS en 2003, qui avait été circonscrite pour l'essentiel à l'Asie. La facture pourrait donc s'élever à 2.500 milliards de dollars, soit 3,5 % du PIB mondial, selon les calculs de Oxford Economics. L'industrie touristique serait dans ce cas durablement pénalisée, relève l'étude. Les voyageurs d'affaires ou de loisirs limiteraient les risques de contamination en restreignant les déplacements alors que la tendance est déjà à l'économie en cette période de crise.Un tel mouvement est déjà constaté. Le trafic mondial des compagnies aériennes se contracte cette année de 8 % ce qui se traduira par 9 milliards de dollars de pertes en 2009 pour le secteur, selon IATA. En France, par choix ou par nécessité, les vacanciers se détournent des vacances à l'étranger (? 12 % des réservations à fin mai selon le CETO) et restent en France. risques de faillitesNombre d'acteurs du tourisme estiment être confrontés cette année à la plus grave crise qu'ils aient connue. Si la demande ne se redresse pas sur la seconde moitié de l'année, des faillites sont à redouter. L'automne sera une période clé car elle est habituellement dédiée aux réservations long courrier de vacances pour l'hiver.L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a déjà revu à la baisse ses prévisions de déplacements mondiaux pour l'ensemble de 2009 en baisse de 4 % et 6 %, contre ? 1 % initialement. Entre janvier et avril cette année, les déplacements ont reculé de 8 %, à 247 millions d'arrivées. Selon l'OMT, cette baisse résulte de la dégradation de la conjoncture économique mondiale couplée aux incertitudes sur l'évolution du virus.Le cas du Mexique donne déjà une première idée de l'impact d'une crise sanitaire sur une destination. L'épidémie coûtera 2 milliards d'euros au pays. Les hôtels de la station balnéaire de Cancun ont divisé par deux leur fréquentation et ils enregistrent 70 % d'annulation. Héléna Dupuy
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