Passionnée de phytothérapie, Françoise Bellossi, 49 ans, a grandi et vécu au Sénégal, d'où elle commercialise sous la marque Africajou des huiles végétales issues d'arbres ne poussant que sur le continent africain (anacardier, baobab, neem, moringa, dattier du désert, etc.). Docteur en pharmacie et titulaire d'un MBA de HEC, cette pionnière dans la sauvegarde des plantes médicinales a occupé des postes à responsabilité dans différents groupes pharmaceutiques avant de diriger les opérations médicales chez Blédina. « Avec la création en 2003 de l'association Santorun pour la promotion des savoirs traditionnels, j'ai voulu réconcilier science et tradition en retournant planter des arboretums au Sénégal », confie-t-elle. Grâce au soutien sans faille de son époux, Pierre Berger, 50 ans, un entrepreneur aussi résolu qu'elle, La Compagnie des Huiles et des Plantes a fini par voir le jour en 2007. Privilégiant une démarche « solidaire », le couple a aidé des producteurs d'anacardiers produisant de la noix de cajou à se perfectionner dans les techniques du décorticage. Ce qui a permis de créer des emplois dans des zones rurales défavorisées et de booster la promotion des femmes et des handicapés. Mais c'est dans la traçabilité des récoltes et la réalisation des analyses microbiologiques indispensables pour exporter en Europe que l'expertise de Françoise a fait la différence : « En Afrique, ces huiles végétales sont connues depuis la nuit des temps pour leurs propriétés, leurs vertus nutritionnelles et médicinales. » Restait à convaincre les consommateurs français et européens dont les papilles gustatives sont très exigeantes. Pari gagné. L'huile de noix de cajou a obtenu depuis 2007 la médaille d'excellence au concours de l'Agence pour la valorisation des produits agricoles. L'huile de sésame a été primée avec la même distinction en 2009, ce qui a décidé le couple à demander le label bio pour l'ensemble de ses productions. Une gamme d'huiles de soins visage et corps Africajou sera lancée en septembre 2009. « Nous sommes maintenant prêts à conquérir le marché américain en nous appuyant sur les restaurateurs et les épiceries fines appréciant le ?French Label? et la gastronomie française », se réjouit cette Lyonnaise d'adoption. Choisie avec 229 autres chefs d'entreprise pour siéger dans le Parlement des Entrepreneurs d'avenir, réuni pour la première fois le 4 juin à l'Assemblée nationale, cette adepte de longue date d'un entrepreneuriat social, qui a obtenu le prix de la Banque mondiale en 2006 avant d'être nominée pour les Mercure de HEC et le prix Trajectoires HEC au Féminin, va maintenant faire entendre la voix de l'Afrique des deux côtés de l'Atlantique. « Après Africajou, nous allons lancer une gamme Americajou », promet-elle.

latribune.fr

28 Juill 2009, 1:40

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