Le Medef veut réformer l'épargne salariale

Le Medef ne goûte guère le « partage de la valeur ajoutée ». Au lendemain de la publication du rapport Cotis, Laurence Parisot ne s'était pas privée de dire qu'il n'y avait pas lieu à débat. Hier, son organisation a pourtant été la première, avec la CGPME, à envoyer au chef de l'État ses propositions sur le sujet. Respectant, ainsi, le délai fixé au 15 juillet par Nicolas Sarkozy à tous les partenaires sociaux.Mais les apparences sont parfois trompeuses. L'essentiel du courrier de Laurence Parisot est, en effet, consacré à une réforme de l'épargne salariale. Le Medef propose notamment de fusionner la participation et l'intéressement en un seul dispositif, appelé « l'association à la performance collective ». Les entreprises de plus de 50 salariés devront obligatoirement verser un montant équivalent à celui qu'elles distribuent aujourd'hui au titre de la participation, même si les objectifs de performance qu'elles auront définis ne sont pas remplis. En revanche, les sociétés plus petites ne seraient pas contraintes à un versement minimal. Mais pour les encourager à s'emparer de la mesure, l'employeur pourrait signer un accord avec les délégués du personnel ou imposer unilatéralement le dispositif dès lors qu'aucune épargne salariale n'a été mise en place au cours des cinq dernières années.Divergences patronalesCes propositions ne sont guère du goût de la CGPME qui, dans son courrier, défend une individualisation de l'intéressement. Et vont à l'encontre du rapport publié début juin par Gilbert Cette et Jacques Delpla au titre du Conseil d'analyse économique. Les deux économistes estimaient en effet que l'épargne salariale avait tendance à se substituer au salaire et qu'il n'était pas souhaitable de la développer davantage. Le débat n'est pas clos? A. L.
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