Assurance chômage : une négociation délicate

Sur fond de crise économique et financière, la négociation de la convention d'assurance chômage 2009-2011 s'est ouverte hier au siège parisien du Medef. Engagée tardivement, celle-ci doit en principe aboutir avant la fin de l'année, mais pourrait déborder un peu en 2009. Car même si le gouvernement a déjà légiféré sur l'offre raisonnable d'emploi (ORE) ou la disparition progressive (jusqu'en 2012) de la dispense de recherche d'emploi (DRE) dont bénéficient les chômeurs à partir de 57 ans et demi et plus, les sujets qui sont sur la table sont nombreux.Outre les modalités et le niveau d'indemnisation des demandeurs d'emploi, y compris les saisonniers et les intermittents du spectacle, syndicats et patronat doivent aussi aborder les dispositifs d'accompagnement des chômeurs. Hier, ils ont arrêté le calendrier et la méthode de travail de cette négociation qui se déroule en parallèle de deux autres négociations importantes, sur la formation professionnelle et sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Les partenaires sociaux doivent également décider s'ils donnent suite ou non à la demande pressante du gouvernement de diminuer les cotisations d'assurance chômage, en corollaire à l'augmentation des cotisations d'assurance vieillesse de 0,3 % pour financer les retraites.L'UNEDIC PENALISEESi les syndicats sont défavorables à cette idée dans le contexte actuel (voir " La Tribune " du 14 octobre), le patronat, lui, est pour. La CGPME a d'ores et déjà annoncé qu'elle souhaitait que la négociation débouche sur une diminution des cotisations chômage de 0,3 % pour compenser la hausse de la cotisation vieillesse, faisant valoir que la conjoncture fragilise les PME. " Cela permettrait de gommer les hausses que vont subir les entreprises ", explique Jean-François Veysset, membre CGPME de la délégation patronale et par ailleurs vice-président de l'Unedic. Et pour compenser le manque à gagner pour l'Unedic que pourrait représenter cette mesure, il propose de " revoir l'échelonnement de la dette de l'assurance chômage ". Cette décision de baisser les cotisations chômage - qui pourrait selon lui comporter une clause de revoyure - ne devrait cependant être décidée qu'au regard de " nouvelles simulations " réalisées par l'Unedic. Si l'UPA (artisans) lui emboîte le pas, le Medef attend, lui, d'avoir de nouvelles estimations financières pour se prononcer sur le montant de cette possible baisse.TAXATION DU TRAVAIL PRECAIREDe leur côté, les syndicats font valoir que leurs priorités demeurent l'indemnisation des chômeurs - notamment les primo-demandeurs d'emploi et les seniors -, les aides au reclassement et l'accompagnement des demandeurs d'emploi. Sans oublier la taxation du travail précaire, une demande récurrente de Force ouvrière et de la CGT. La question de la possible baisse des cotisations ne serait abordée qu'après.L'ANPE-ASSEDIC rebaptisée " Pôle Emploi "Tout ça pour ça. Après un suspense " insoutenable " de plusieurs mois et un " ratage " en septembre dernier, le nouveau nom du nouvel organisme, issu de la fusion entre l'ANPE et les Assedic, sera connu demain, lors d'un conseil d'administration. Selon " Le Canard enchaîné " de mercredi, il devrait finalement s'appeler... " Pôle Emploi ". Le président de la République en personne l'aurait validé la semaine dernière. Les partenaires sociaux, qui devaient avoir leur mot à dire, risquent fort d'être contrits. Mais au-delà du nom, la réunion de ce matin devrait permettre d'avancer sur les services qui seront offerts aux chômeurs et aux entreprises. Soit l'enjeu le plus important de cette fusion.
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