Bras de fer sur le budget 2009 de France 24, de TV5 et de RFI

À peine unifié, l'audiovisuel extérieur est déjà à la diète. Créée au printemps, le holding Audiovisuel Extérieur de la France (AEF), dirigé par le tandem Alain de Pouzilhac-Christine Ockrent, est destiné à réunir la chaîne d'information internationale France 24, la radio RFI et la participation de la France dans la chaîne francophone TV5. L'année 2009 sera donc sa première année de plein exercice et elle s'annonce comme une année de rigueur. En effet, le gouvernement prévoit un budget 2009 en stagnation : une faible hausse de 0,8 % porte à 298,4 millions d'euros le budget de tout l'audiovisuel extérieur (le holding et les chaînes). Un projet qui suscite le mécontentement du holding et des chaînes, qui tentent actuellement de convaincre leur tutelle d'être un peu plus généreuse.En effet, une telle stagnation implique de remiser des projets au placard. Ainsi, France 24, déjà bilingue français-anglais, peut faire une croix sur le lancement de son canal en arabe en continu (elle diffuse en arabe 4 heures par jour actuellement), ou sur l'extension de sa couverture à l'Amérique du Nord et à l'Asie. La chaîne avait demandé pour ces projets une rallonge de 25,3 millions en 2009. Le projet de budget ne tient pas les précédentes promesses des gouvernements : la convention de France 24, conclue lors de son lancement fin 2006, prévoyait que sa subvention serait indexée sur l'inflation et le coût du travail. Une indexation qui devrait porter la subvention 2009 à 91,7 millions d'euros, en hausse de 3,2 millions (+ 3,6 %).AMBITIONS REDUITESConcernant TV5, selon la chaîne, Paris aurait promis aux autres pays francophones actionnaires (Canada, Suisse, Belgique) d'augmenter sa subvention de 2,5 % en 2009. Au gouvernement, on assure n'avoir fait aucune promesse. Quant à RFI, ses fonds propres, négatifs depuis 2006, doivent légalement être reconstitués avant fin 2009.Et France 24 pourrait aussi devoir acheter pour quelques millions d'euros par an d'images d'actualité à TF1. En effet, comme l'avait indiqué le quotidien Les Échos, c'est une des solutions négociées entre le gouvernement et TF1, actuellement détenteur de 50 % de France 24. Il est prévu que TF1 et France Télévisions, actionnaires à 50/50 de France 24, cèdent leur part à AEF. TF1 a fait valoriser la chaîne à 90 millions d'euros et demande à l'État le prix de sa part. Vu l'apport initial de TF1 au capital de France 24 (moins de 20.000 euros), le gouvernement refuse. Un paiement étalé sur plusieurs années, sous forme d'achats d'images par France 24 à TF1, serait une porte de sortie, mais non sans conséquences sur le budget de France 24.Au ministère de la Culture, on indique que " des discussions sont en cours avec la direction de l'audiovisuel extérieur sur la stratégie et les moyens futurs. Le budget a été consolidé pour 2009 au niveau de 2008 " en attendant la fin de ces discussions.Le financement d'Euronews assuré jusqu'en 2013Depuis 2003, la chaîne d'information Euronews, diffusée en 8 langues et touchant 251 millions de foyers, surtout en Europe, a 22 télévisions européennes pour actionnaires. C'est la France, via France Télévisions, qui a la plus forte participation (23,6 %). Mais Euronews, considérée avec Arte, selon un député français, comme " un embryon d'audiovisuel extérieur européen ", a été épargnée par les débats de la France sur le sujet. Et les affres budgétaires. Il est vrai qu'en 2008, 60 % des 50 millions d'euros de chiffre d'affaires d'Euronews viendront de ses recettes propres (publicité, redevance du câble). C'est un contrat de 5 ans, remporté auprès de la Commission européenne, qui finance sa diffusion en arabe, lancée cet été. Les actionnaires assurent 20 % du budget, et ont renouvelé leur engagement 2009-2013 cet été. I. R.
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