Le rebond des marchés torpillé par les craintes de récession

Tiendra, tiendra pas ? Bien peu d'investisseurs internationaux auraient parié pour un nouveau bond en avant des places boursières de la planète hier. Et pour cause : après l'exubérant accès d'optimisme de lundi et la modeste confirmation demardi, il fallait bien s'attendre à la correction de mercredi. Cela n'a pas manqué. Avec, d'ailleurs, une accélération de la baisse au fil des heures. Les opérateurs, particulièrement déboussolés depuis la rentrée, n'hésitent pas à vendre massivement des paquets d'actions dès que les indices commencent à filer. Il n'y a qu'à voir à quelle vitesse le CAC 40 a perdu du terrain en fin d'après-midi pour s'en convaincre. Le phénomène était identique sur la plupart des places européennes. Pour finir, leCAC40 a clôturé sur une lourde rechute de 6,82 %, passant sous la barre des 3.500 points, à 3.381,07 points. Le Footsie s'est replié de 7,16 %, à 4.079,59 points. Francfort n'a pas fait mieux, lâchant au final 6,49%, à 4.861,63 points.De leur côté les marché américain ont plongé : - 7,87 % pour le Dow Jones et - 8,47%pour le Nasdaq. Bien qu'à la clôture ce soit le secteur des ressources naturelles qui ait payé le plus lourd tribut à la baisse, ce sont une nouvelle fois les valeurs bancaires qui ont été aux avant-postes de la baisse. En dépit du formidable bond en avant de lundi, les financiers ne sont toujours pas convaincus de l'efficacité des remèdes apportés par les gouvernements et les grands argentiers de la planète. Pas plus que l'élargissement des collatéraux admis par la Banque centrale européenne n'a convaincu les opérateurs d'un dégel prochain dumarché interbancaire. Le doute subsiste dans les esprits et lamoindre nouvelle, la plus petite statistique, donne le signal de la débâcle. On a encore pu le voir hier, quand les opérateurs ont surréagi à lamauvaise surprise des ventes au détail américaines de septembre, en baisse de 1,2 %. Craintes qui se sont finalement confirmé hier soir avec la publication du livre beige dans lequel la Fed constate que "l'activité économique a faibli en septembre dans toutes les régions" des États-Unis. Ce ralentissement s'est constaté par une baisse de la consommation, du commerce de détail, des ventes d'automobiles et d'un durcissement des conditions d'obtention de crédit. Ben Bernanke a de son côté estimé que la reprise n'était pas pour tout de suite, notamment parce que le "dégel des marchés de crédit prendra du temps". REFLUX DU PÉTROLE Pas étonnant donc que le pétrole ait continué de refluer. Le baril WTI pour livraison octobre a perdu 4,33 dollars, à 74,30 dollars, et le brent de mer du Nord 3,65 dollars, à 70,88 dollars. Cela traduit bien sûr les inquiétudes sur la vitalité de la consommation des ménages américains, mais cela constitue aussi une force de rappel pour l'économie et lesmarchés financiers. En premier lieu, cela éloigne les pressions inflationnistes et renforce les marges de manoeuvre de la Réserve fédérale, qui pourra poursuivre l'assouplissement de sa politique monétaire.
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