Les banques d'affaires réduisent leurs effectifs à Paris

La vague est si grosse qu'elle arrive jusqu'à Paris. Depuis le début de la crise, la finance mondiale a détruit près de 300.000 emplois. Jusqu'ici limitées aux centres financiers de New York et Londres, les réductions d'effectifs sont tellement massives qu'elles n'épargnent même plus les petites succursales parisiennes. Aucune banque anglo-saxonne ne cache qu'elle « ajuste ses effectifs à la baisse des revenus » dans le monde entier. Le premier poste de coût étant les salaires, les ajustements se font sur les emplois. « 50 % des revenus sont destinés aux rémunérations », remarque Jean Raby, coresponsable du bureau de Paris chez Goldman Sachs.L'une des banques les plus touchées globalement devrait être Citigroup, dont le groupe a annoncé 52.000 suppressions de postes. La banque souhaitant abaisser de 30 % sa masse salariale, les réductions pourraient atteindre 20 % des effectifs parisiens, en plus des baisses de bonus. Citi y emploie environ 200 personnes.Les banques américaines étant les plus touchées, les coupes ont également été fortes chez Morgan Stanley et Goldman Sachs. La première s'est séparée d'environ 20 % de ses effectifs qui s'élèvent à environ 160 personnes à Paris dont 40 en banque d'affaires. Chez Goldman Sachs, la réduction aurait concerné une quinzaine de personnes dans la banque d'affaires sur un total de 50 personnes, depuis le début de l'année. Les deux banques ont été les plus réactives et les plus flexibles.« adaptation permanente »« Nous nous adaptons en permanence », explique un responsable d'une banque américaine. Même son de cloche chez les européennes. UBS a fait partir 6 personnes sur les 28 de sa banque d'affaires dont des seniors (managing director, executive director) mais a recruté dans le même temps quatre juniors. Quant à Deutsche Bank, une trentaine de personnes, sur les 250 que compte la banque, sont parties depuis la rentrée en banque d'affaires et de marchés.Pour autant, les « charrettes » ne sont pas terminées. Les lourdes suppressions d'emplois chez Merrill Lynch risquent de ne pas épargner son équipe parisienne qui n'a pas encore été touchée. De son côté, la banque d'investissement de Credit Suisse à Paris, qui compte une cinquantaine de personnes, sera assurément concernée par la vague de 5.300 suppressions de postes. Enfin, JP Morgan, deuxième banque d'affaires en 2008 derrière BNP Paribas dans l'Hexagone, se serait séparée d'un petit nombre de personnes sur les 70 personnes qu'elle emploie.Reste les banques françaises qui préfèrent garder toutes leurs équipes. Lazard et Rothschild en profitent même pour saisir des opportunités et recruter quelques personnes. La banque dirigée par David de Rothschild refuse de tailler dans ses effectifs après l'avoir fait en 2002, puis lourdement regretté lorsque le marché avait redémarré en 2004. Pour le moment, BNP Paribas et Société Générale seraient aussi épargnées par cette tendance. Quant à Calyon, sa banque d'affaires n'est pas concernée par le plan de départs volontaires de 500 personnes annoncé en septembre. M. Pe.Exergue Flêchée© crédits photo
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