Les africains ont très peu profité de la flambée des prix

La flambée des prix des céréales a eu des conséquences parfois dramatiques. Mais elle constituait aussi une chance historique pour de nombreux pays d'accéder à la souveraineté alimentaire en relançant la production locale. Pourtant, constate, la fondation Farm « les paysans africains n'ont pas été en mesure de tirer parti de l'augmentation des prix sur les marchés locaux ». Or la hausse des prix, vertigineuse ? elle s'est chiffrée pour le blé à 181 % sur les trente-six mois précédant février 2008 ? ne s'est que partiellement retrouvée dans les prix locaux. Les riziculteurs africains sont les seuls à en avoir véritablement bénéficié, la céréale étant à la fois produite et importée localement.Au Sénégal, le prix du riz produit dans la vallée du fleuve Sénégal a vu par exemple son prix à la consommation plus que doubler. En revanche, « il y a eu très peu de répercussions sur les céréales locales telles que le mill, le sorgho ou le maïs », souligne une étude qui sera présentée aujourd'hui à l'occasion d'une conférence sur l'impact de la hausse des prix pour les producteurs et les politiques publiques.La raison tient surtout aux habitudes de consommation, qui ont la vie dure. Les acheteurs de produits importés, comme le pain, n'ont pas reporté leur consommation sur les produits locaux.UrgencePlusieurs pays ont certes lancé des programmes de subventions aux engrais, mais ces dernières sont souvent arrivées trop tard. La faiblesse des organisations agricoles a également pesé.En effet, souligne Farm, « peu d'entre elles sont en mesure d'assurer des achats groupés de produits intrants et leur distribution ». Pour la fondation Farm, il est donc urgent que les États africains investissent de nouveau dans leurs filières agricoles tout en les protégeant par des droits de douanes élevés si nécessaire. Il est également indispensable d'aider les organisations paysannes à accéder aux crédits et de les doter des fonds propres initiaux, leur permettant d'obtenir les prêts bancaires afin de financer l'achat d'engrais et de semences. X. H. Il est indispensable d'aider les organisations paysannes à accéder aux crédits et de les doter de fonds propres initiaux. initiaux
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