Les signes avant-coureurs se multipliaient. La semaine dernière, son concurrent Parametric Technology avait révisé en baisse ses anticipations. Jeudi, c'était au tour d'Autodesk. Hier, l'éditeur de logiciels de simulation numérique Dassault Systèmes, fortement exposé au secteur automobile, a émis le deuxième avertissement sur résultats de son existence en raison de reports de signatures de contrats. Il faut remonter à l'été 2002, après l'éclatement de la bulle Internet, pour voir le groupe dirigé par Bernard Charlès ainsi pris à contre-pied.Selon ses résultats préliminaires, Dassault Systèmes devrait enregistrer un chiffre d'affaires de 382 millions d'euros au quatrième trimestre, contre un objectif de 385 à 395 millions d'euros, reflétant un recul de 5 % sur un an. Cette diminution du chiffre d'affaires devrait entraîner un recul de la marge opérationnelle sur l'ensemble de l'année, de 26,2 % à 25,6 %, contre une prévision initiale d'au moins 26,7 %. Le titre, qui avait perdu 6 % jeudi, a ouvert en forte baisse vendredi avant de regagner du terrain et de terminer sur une perte de 1,18 %, à 29,40 euros.décembre, mauvais moisDassault Systèmes a en particulier souffert des difficultés actuelles de l'industrie automobile, qui représente près d'un tiers de son chiffre d'affaires. Les reports de signatures constatés concernent essentiellement ce secteur, et notamment les constructeurs français et allemands, a précisé Thibault de Tersant, le directeur financier du groupe. Le mois de décembre, traditionnellement faste ? les clients consommant le solde de leur budget ? a marqué un brusque coup d'arrêt dans la prise de commandes. « Le nombre de contrats prêts à être signés et reportés en décembre a constitué une surprise », a ajouté le directeur financier.Positionné en amont des nouveaux projets, doté de revenus récurrents significatifs ? deux tiers de son chiffre d'affaires dans le logiciel ? Dassault Systèmes présente un profil résistant, que la Bourse avait salué en 2008, avec une chute du cours limité à moins de 20 %. Mais « la réalité économique rattrape finalement le secteur [du logiciel], qui réagit tardivement dans le cycle », estime Exane BNP Paribas.Pour faire face à cette situation, Dassault Systèmes a indiqué avoir identifié un gisement de 30 millions d'euros d'économies potentielles, sans s'engager sur un montant précis. Le groupe a précisé ne pas prévoir de suppressions d'emploi à ce stade. Pour 2009, Dassault Systèmes vise un chiffre d'affaires en croissance, mais préfère ne pas s'engager davantage pour le moment.

latribune.fr

29 Jan 2009, 1:29

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